Résumé de la 89e partie n Wallis passe, en compagnie d'autres invités, un week-end avec le prince de Galles, Edouard Henri. Elle fait bonne impression sur lui. Elle a étalé tous les journaux qu'Ernest a pu acheter et les dévore des yeux : tous parlent du prince. Non pas du week-end qu'il a passé à Burroughs Court, mais du voyage qu'il vient d'entamer en Amérique du Sud. Un voyage qui, comme chacun des déplacements qu'il effectue à l'étranger, a soulevé l'enthousiasme des populations. On salue en lui l'homme de progrès, l'humaniste qui sait rendre l'espoir aux démunis. Les femmes, elles, regardent ravies, ses portraits, dévorant ses sourires… — Il a beaucoup de classe, dit Wallis à son mari, Ernest. — Oui, dit l'homme. En fait, il manifeste peu d'intérêt au voyage du prince de Galles. Ce qui le préoccupe le plus, ce sont ses affaires. Des affaires plutôt malmenées par la crise économique. Ernest est courtier maritime et c'est seulement maintenant qu'il ressent les effets du krach de Wall Street. — J'ai encore perdu de l'argent, dit-il à Wallis, il faudra que nous fassions plus attention. «Faire plus attention» signifie «restreindre leur train de vie». Mais Wallis a pris goût au luxe pour y renoncer. Et puis, si elle veut, un jour, faire partie de la gentry, la haute société anglaise, celle des comtes et des lords, il lui faudra montrer qu'elle est riche ! Elle sollicite son oncle de Baltimore, Salomon : lui aussi est affecté par la crise et il ne peut envoyer que de maigres chèques. Cela ne va pas empêcher la jeune femme d'aller dans les réceptions, d'en organiser même quelques-unes. — C'est un investissement que tu fais, dit-elle à chaque fois qu'elle demande de l'argent à son mari, nous allons nous faire une place dans la haute société, nous aurons des amis bien placés, des entrées… En fait, elle pense avant tout à la place qu'elle veut se faire, elle pense surtout au prince Edouard qu'elle brûle de revoir. Elle le revoit à l'occasion d'un thé, organisé encore par Thelma Furness. — Mon amie Wallis Simpson, la présente Thelma Le prince hoche la tête. — Je crois que nous nous sommes déjà vus. — Oui, votre altesse, dit Wallis, ravie. Il se souvient d'elle ! Il ne l'a pas oubliée. Il va lui parler encore au cours de la réception. Elle lui répond, à chaque fois : — Oui, altesse ! Quelques semaines après, elle est de nouveau invitée par Thelma à une réception. Cette fois-ci, il y aura non seulement le prince de Galles, mais aussi le roi George V et la reine Mary. — Tu te rends compte, dit Wallis grisée à son mari, il y aura le prince, le roi, la reine… — J'espère que tu vas accepter l'invitation, dit l'homme d'affaires, c'est une chance inespérée de rencontrer en une seule fois autant de beau monde ! — Bien sûr que je vais y aller, dit Thelma. Tu seras avec moi puisque toi aussi, tu es invité ! — Il faudra briller, te faire remarquer ! (A suivre...)