Des centaines de femmes ont défilé, hier, dimanche, à New Delhi pour la première «marche des salopes» jamais organisée en Inde, visant à alerter l'opinion sur une hausse inquiétante du nombre d'agressions sexuelles et l'accroissement de l'insécurité. «Il est temps pour les femmes en Inde de s'exprimer et de lutter pour leur propre sécurité. Les Indiennes ne sont pas des salopes et les hommes n'ont pas le droit de nous traiter comme tel», a déclaré une étudiante. Selon une étude menée en 2010, 85% des femmes craignent d'être harcelées et 45% évitent de sortir seules à la nuit tombée. «Même si nous sommes couvertes de la tête aux pieds, nous sommes agressées. Les hommes nous agressent dans n'importe quelle circonstance», regrette une femme au foyer. «Peloter les femmes et les regarder avec insistance dans les lieux publics est un sport national dans la capitale, bien des hommes pourraient gagner une médaille d'or dans ce domaine», ironise une étudiante. «Je respire un grand coup quand je monte dans l'autobus, et je garde en permanence dans mon sac une bombe d'autodéfense», raconte-t-elle. Selon des chiffres de la police, la capitale fédérale figure désormais en tête des villes les moins sûres du pays, avec 489 affaires de viols en 2010, contre 459 en 2009. Un certain nombre d'hommes s'étaient joints à leurs femmes, petites amies, filles et nièces dans la marche de protestation.