Mouvement - La nouvelle est tombée hier sur le site de la LFP et elle était prévisible, c'est celle de la démission d'Abdelkrim Medouar, membre élu du conseil d'administration. «La Ligue de football professionnel a annoncé hier soir qu'elle a pris acte de la démission de Abdelkrim Medouar, membre du conseil d'administration de la LFP». C'est avec ce communiqué laconique, sans le moindre détail, que la structure qui gère le football professionnel a annoncé le départ d'Abdelkrim Medouar, président de l'ASO Chlef, qui a mis à exécution sa menace de démissionner des affaires de la ligue en raison de la gestion de cette dernière, décriée par désormais son ex-membre. En effet, Medouar a surpris plus d'un en faisant des déclarations à la presse accusant frontalement le premier responsable de la ligue, Mahfoud Kerbadj, de gérer seul et de prendre des décisions unilatérales sans consulter les autres membres du conseil d'administration de la Ligue. Et la goutte qui a, semble-t-il, fait déborder le vase, c'est la signature, tout récemment, d'une convention portant sur les droits de retransmission télévisée des matchs de ligues 1 et 2, qui s'est faite, selon Medouar, sans la présence des autres membres. A décoder les messages et les déclarations du boss chélifien, Kerbadj fait cavalier seul car recevant des ordres venus «d'en haut», soit directement de la fédération et de son président Mohamed Raouraoua. Dans une déclaration à la radio nationale, Medouar dira «qu'il ne pourra plus cautionner la façon avec laquelle est gérée la Ligue professionnelle de football où les membres du conseil d'administration sont complètement marginalisés dans la prise de la moindre décision». Grave accusation portée à l'encontre de la personne du président qui, aux premières nouvelles, s'est dit étonné et déçu en même temps, par les propos de Medouar qui, lui, ne voudrait plus jouer au figurant dans une structure où il est le représentant unique des clubs de Ligues 1 et 2 et donc le défenseur des intérêts de ces derniers. Le plus curieux dans cette histoire, c'est qu'aucune démarche n'a été faite pour laver le linge sale en famille. Les choses auraient pu être débattues dans le cadre légal du conseil d'administration, avant d'être étalées sur la place publique. D'ailleurs, Kerbadj reproche à Medouar son absence le jour où il a exposé le projet de convention avec l'Entv pour examen par les membres du conseil d'administration avant son approbation. Mieux encore, Kerbadj se demande : «Pourquoi Medouar n'a-t-il pas réagi en saisissant par écrit le conseil de la ligue ?». Avant de lever le voile sur une autre raison qui, à ses yeux, est celle qui a poussé Medouar à se comporter de la sorte : le poste de vice-président de la ligue ! En effet, le président du club champion d'Algérie aurait eu des visées pour occuper le poste de vice-président avant que celui-ci ne revienne à Faouzi Guellil et c'est à partir de ce moment que Medouar a commencé à chercher des prétextes pour aller vers le clash. Ce qui est certain, c'est que ce triste épisode, qui intervient cinq mois seulement, après la mise en place de cette première ligue professionnelle censée gérer les affaires et défendre les intérêts des clubs, risque de déboucher sur une crise dont l'impact déteindra négativement sur l'atmosphère ambiante qui a besoin de sérénité, surtout en ce moment crucial où plusieurs clubs vivent de grosses difficultés financières. La ligue n'avait pas besoin de ce genre d'affaires qui aurait pu se régler dans un cadre interne d'autant qu'à sa charge elle a réussi le pari de respecter le calendrier des rencontres de la phase aller où les journées de championnat se sont déroulées à l'endroit et à l'heure, malgré quelques difficultés en matière d'infrastructure dans l'Algérois.