Réaction - Le secrétaire général de la présidence palestinienne, El-Taïb Abdel Rahim, a minimisé ce mardi «l'importance des rencontres israélo-palestiniennes à Amman», dénonçant l'intention d'Israël d'annexer de vastes régions de la Cisjordanie. «Israël veut accaparer la ville sainte d'El-Qods ainsi que de la région d'Al-Aghowar et des autres terres et collines, situées dans l'ouest de la Cisjordanie», a dénoncé M. Abdel Rahim, également membre du comité central du parti Fatah. Les dirigeants palestiniens «se réuniront pour discuter de ce qui se passe», a-t-il déclaré à la radio «Voix de Palestine», ajoutant qu'il «y aura des consultations avec les pays arabes pour de nouvelles évaluations». Sur le plan politique, «il n'y a rien de nouveau avec Israël», a-t-il dit, allusion aux trois rencontres ayant regroupé ces dernières semaines à Amman des représentants palestiniens et israéliens ainsi que ceux du Quartette international sous la médiation du chef de la diplomatie jordanienne Nacer Jawdeh. Ces réunions sont destinées à l'examen des moyens de relancer le processus de paix, à l'arrêt depuis fin septembre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation israélienne. «Israël cherche à transformer ces rencontres exploratoires à de simples négociations», a estimé M. Abdel Rahim. A propos des résultats de ces trois réunions, le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères Mohamed Kaïd a noté «des divergences dans les positions et points de vues palestiniens et israéliens». «La seule chose à laquelle les différentes parties étaient parvenues, c'est d'organiser une nouvelle rencontre cruciale prévue prochainement», a-t-il ajouté. Il a tenu à rappeler que le 26 janvier «sera le jour de l'expiration de l'ultimatum» donné auparavant par le président Mahmoud Abbas. Aucune avancée n'est réalisée jusqu'ici dans les rencontres exploratoires initiées par la Jordanie. Israël a demandé de prolonger jusqu'au 3 mars le délai des négociations de Amman, ce que rejette complètement l'Autorité palestinienne. Le Quartette pour le Proche-Orient a fixé aux deux parties l'échéance du 26 janvier pour présenter des propositions détaillées en vue d'un règlement de paix. «Si le Quartette ne parvient pas à réunir Israéliens et Palestiniens autour de la table des négociations d'ici au 26 janvier, cela signifiera qu'il aura échoué dans sa mission et que la direction palestinienne devra réviser sa position», avait averti M. Abbas. En cas d'échec, «toutes les options nous seront ouvertes», avait-il dit. Hier, le négociateur palestinien Saëb Erakat a indiqué que «la partie israélienne n'avait rien présenté au cours des trois réunions à Amman, sinon une feuille de 21 points sur les questions à discuter, sans y exposer sa vision d'une solution». «Ce sont des intitulés et non une position officielle pour une solution, en particulier sur la sécurité et les frontières comme l'a demandé le Quartette», a indiqué M. Erakat. La Jordanie a accueilli les 3, 9 et 15 janvier trois rencontres «exploratoires» israélo-palestiniennes, les premières depuis septembre 2010, qui n'ont donné aucun résultat tangible.