Modèle - «Musulmans au pays de Mozart», un film documentaire réalisé par Radia Boulmaali, a été projeté, jeudi, à la salle El Mouggar, à l'initiative de l'Office national de la culture et de l'information. Ce film, inédit et unique dans son genre, nous emmène en Autriche à la découverte de la communauté musulmane établie dans ce pays très peu connu de la société algérienne. Dans ce film, décliné en deux parties, à savoir «Les chemins de la reconnaissance» et «Le cœur de l'émigration», la réalisatrice, munie de sa caméra, va à la rencontre des musulmans d'Autriche, dit le pays de Mozart en vue de nous faire découvrir comment vit cette communauté et la relation qu'elle entretient avec la société autrichienne. Autrement dit, le film témoigne de l'ancrage et des conditions dans lesquelles les musulmans sont intégrés. Ainsi, il soulève les questions de la citoyenneté, de la place de l'Islam et de l'intégration de cette communauté sans pour autant créer la polémique ou susciter de l'animosité chez les Autrichiens. «Avant d'aller en Autriche pour faire le reportage, j'avais une autre image de ce pays, une image différente de ce qui est la réalité, je pensais que c'était un pays islamophobe, qui refusait et rejetait l'altérité», dit-elle, et d'ajouter : «Mais arrivée sur place, j'ai découvert à ma grande surprise plein de choses. L'Autriche est un pays certes européen mais il se démarque de l'Europe et ce, de par son modèle d'intégration citoyenne de la communauté musulmane. Autrement dit, il présente un modèle vraiment à part.» En effet, ce modèle d'intégration peut s'apparenter à un cas unique en Europe occidentale dans la mesure où l'Autriche tient à accorder aux musulmans vivant dans son territoire le statut de communauté religieuse reconnue. «J'ai découvert autre chose, que ce modèle ne correspondait pas aux autres modèles européens, il est unique, une exception», souligne-t-elle, et de poursuivre : «l'enseignement de l'îslam est dispensé dans les écoles autrichiennes et les enseignants sont pris en charge par l'Etat. Il y a aussi un institut de théologie en Autriche qui n'existe pas ailleurs, dans les autres pays européens. Cet institut forme des formateurs et encadreur en islam: imams et mourshidate. C'est pour dire comment ce pays réfléchit autrement par rapport à sa communauté musulmane.» Radia Boulmaali a, ensuite, fait savoir que «la communauté musulmane se situe en deuxième place après la communauté catholique. Elle est aussi bien importante que la communauté chrétienne.» Ainsi, l'Autriche a réglementé les libertés religieuses, consacré le droit de donner des leçons d'éducation religieuse dans les écoles publiques. - Pour les besoins de son film, Radia Boulmaali est allée à la rencontre des associations dites de la société civile, d'hommes du culte, des enseignants universitaires, de simples citoyens pour tenter de comprendre et d'expliquer les mécanismes mis en place par l'administration politique autrichienne afin de favoriser l'intégration citoyenne de la communauté musulmane dans la société et ce, loin des stéréotypes et des idées reçues. Ainsi, l'Autriche peut faire un cas d'école, une référence, donc un exemple à suivre.Rappelons que ce film est projeté dans le cadre de l'évènement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». «Il est aussi une initiative de l'ambassade d'Autriche», nous dit Radia Boulmaâli, expliquant : «Ce pays n'est pas bien connu de la société algérienne, c'est donc pour donner une image à travers la télévision algérienne. Ce film nous permet de découvrir l'autre visage de l'Autriche et ce, au gré de mon travail qui est conçu comme un reportage.»