Sans attendre l'extradition de Abdelmoumène Khelifa, les accusés dans l'affaire El Khalifa Bank et dont les pourvois en cassation ont été acceptés par la Cour suprême seront rejugés. L'affaire pourrait être programmée pour la prochaine session criminelle, selon le procureur général près la cour de Blida. C'est ce que rapporte aujourd'hui l'APS auprès du parquet général de cette cour. Les accusés dans l'affaire de la caisse principale d'El Khalifa Bank, jugés par le tribunal criminel de Blida en 2007, et dont la Cour suprême a accepté le pourvoi en cassation, seront rejugés par la cour de Blida qui programmera cette affaire «dès la réception du dossier», a indiqué le procureur général près la cour de Blida, Bacha Boumediene. Précisant que la cour de Blida n'a pas encore reçu le dossier de l'affaire en question, M. Bacha a expliqué que cette dernière ne peut en aucun cas être programmée pour la session criminelle en cours qui se termine le 16 mai 2012. Il a ajouté «qu'aucune priorité et aucune attention particulière ne seront accordées à cette affaire» qui, a-t-il dit, «suivra l'ordre chronologique des affaires». Le procureur général a souligné, néanmoins, que «si le rôle le permet, l'affaire sera programmée pour la prochaine session criminelle». Il a également expliqué que pour les accusés jugés définitivement, soit pour n'avoir pas introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême ou parce que cette dernière a refusé leur requête, ils comparaîtront, en tant que témoins, devant le tribunal criminel qui rejugera l'affaire. Pour l'accusé principal, Abdelmoumène Rafik Khelifa, condamné par contumace à perpétuité, le procureur général a indiqué qu'il sera jugé seul dès son extradition et le reste des accusés dans l'affaire comparaîtront, à ce moment-là, en qualité de témoins. Le dossier de l'affaire El Khalifa Bank se trouve actuellement au niveau du parquet de la Cour suprême. Celle-ci a accepté en janvier dernier 54 pourvois en cassation introduits par le ministère public ainsi que 24 autres introduits par les accusés eux-mêmes, soit un total de 78 pourvois en cassation acceptés par cette instance. Dix-sept autres accusés se sont désistés de leurs pourvois en cassation. Il est à rappeler que 104 personnes avaient comparu en 2007 devant le tribunal criminel de Blida durant le procès qui avait duré trois mois dans l'affaire de la caisse principale de la banque El Khalifa, plus connue sous le nom de l'affaire Khalifa Bank. La justice avait été saisie pour cette affaire après que la Banque d'Algérie eut constaté en 2003 un trou de 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque El Khalifa. Des peines allant jusqu'à la perpétuité avaient été prononcées à l'encontre des principaux accusés, dont le responsable du Groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khelifa. Les accusés avaient été jugés notamment pour les chefs d'inculpation d'«association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels». La fuite du golden boy Abdelmoumène Rafik Khelifa s'était réfugié au Royaume-Uni en 2003 et fut arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. La justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumène Rafik Khelifa et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes, lors de la séance tenue le 25 juin 2009 au tribunal de Westminster à Londres. Sa remise aux autorités algériennes a fait l'objet en 2011 d'un recours devant la Cour suprême (High Court), qui est la plus haute juridiction en Grande-Bretagne et ses décisions sont définitives. La demande algérienne pour l'extradition de Khalifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial ayant servi à la constitution du Groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre Khelifa figurent aussi les cas de vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés.