Spectacle - Le coup d'envoi de la 7e édition du Festival a été donné, hier, dans la soirée, au Théâtre national algérien. C'est la comédienne et directrice du Théâtre régional d'Annaba Sonia, présidente de l'édition 2012, qui a lancé officiellement le festival en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a présidé la cérémonie d'ouverture. Cette soirée a été marquée par la présentation d'un montage poétique de l'auteur Toufik Ouamane ainsi qu'un hommage rendu à des personnalités du 4e art, avant l'entrée en compétition de la troupe du Théâtre régional d'Oran, concourant parmi 17 troupes de plusieurs régions d'Algérie. Le Théâtre régional d'Oran a donc ouvert le bal des compétitions avec la pièce ‘El-Hasla'. Cette comédie écrite par Benamara Mahi et mise en scène par Medjahri Habib, retrace les péripéties d'un directeur d'une entreprise publique confronté à un piquet de grève organisé par le syndicat qui s'oppose fermement à la mise en vente de l'entreprise et aussi, invraisemblablement ou étrangement coincé dans les toilettes de son administration. Cette situation va entraîner tous les protagonistes dans un engrenage où se mêlent l'intrigue et le rire, où s'emmêlent les rôles et les situations. La pièce, faite de mouvements, de résonances, d'intonations et, par moments, de rebondissements, est jouée en arabe dialectal, accessible au grand public. L'histoire est rendue saillante par le jeu qui, lui, se révèle attrayant, plaisant et que les comédiennes et comédiens ont exécuté avec beaucoup de tempérament. Un jeu aussi chargé d'humour et de style. Un jeu simplement hilarant et amusant. En effet, l'interprétation par laquelle les comédiennes et comédiens se sont illustrés – chacun d'ailleurs à sa manière et avec son propre style et langage – est accrocheuse. Toutefois, l'aspect hilarant de la pièce camoufle, voire estompe son contenu, sa portée sémantique ou philosophique. Puisqu'il est question de l'éternel combat, celui qui remonte à la nuit des temps, depuis que l'homme est sur terre, entre le mal et le bien, entre la vérité et le mensonge, entre le conscient et l'inconscient, le respect et le mépris, la sagesse ou la raison et l'ignorance... Le public est aussitôt emporté par le caractère comique de la pièce, poussé vers le rire et le divertissement, oubliant que derrière cela, se dessine une réflexion. Pour rappel, la compétition qui réunit 17 troupes de plusieurs régions d'Algérie se poursuit jusqu'au 27 septembre à raison de deux représentations par jour. Des troupes algériennes et étrangères donneront des représentations en marge de la compétition à Alger ainsi qu'à Tlemcen, Tizi Ouzou, Médéa, Annaba, Maghnia et Koléa. Outre les pièces théâtrales, le colloque «Cinquante ans d'indépendance, cinquante ans de théâtre» abordera la question de l'archivage et de la documentation dans le théâtre du 22 au 24 septembre. Une journée d'étude sera par ailleurs organisée le 20 septembre à la salle El-Mougar à Alger, autour de la vie et l'œuvre de Kateb Yacine. Des ateliers d'écriture et de théâtre sont également prévus, ainsi que des rencontres littéraires et des spectacles de rue.