Fidel Castro a pris la tête, hier, vendredi, à La Havane, d'une «marche gigantesque» de plus d'un million de Cubains, après avoir défié le président américain George W. Bush d'un «Ave, Cesar !» en réplique au durcissement de l'embargo américain contre Cuba. Dans une impressionnante démonstration de force du régime, la population de La Havane et de la province du même nom, mobilisée depuis l'aube contre «la politique fasciste de Bush», s'est massée en rangs serrés sur le célèbre boulevard du Malecon, le long de l'océan Atlantique, photos des sévices américains en Irak en tête, accompagnées d'un montage caricaturant George W. Bush en Hitler. Le président Fidel Castro, âgé de 77 ans, dans son habituel uniforme vert olive, casquette sur la tête, a pris la parole devant la foule pour lire une «proclamation» en forme de lettre ouverte au président américain. «Vous n'avez ni l'autorité morale ni aucun droit de parler de liberté, de démocratie et de droits de l'Homme», a-t-il lancé après avoir observé que «les tortures incroyables appliquées aux prisonniers irakiens ont laissé le monde stupéfait». Concluant son adresse à M. Bush au bout de 25 minutes, Fidel Castro a déclaré : «J'ai le plaisir de vous quitter comme les gladiateurs romains qui allaient combattre au cirque : Ave, Cesar, ceux qui vont mourir te saluent !», ajoutant : «Je serai en première ligne pour mourir en combattant pour la défense de ma patrie.»