Raisons - On a beau chercher des motifs pour expliquer l'amère élimination des Verts, mais le constat est là, et ce qui est fait est fait. Tantôt, on se cache derrière le manque d'expérience de cette sélection algérienne, avec seulement trois joueurs qui ont déjà pris part à une phase finale de la CAN (Bouazza, Bezzaz et Halliche), tantôt derrière la grande pression sur les joueurs, ou encore les erreurs d'arbitrage. Hier, c'est ce dernier motif qui revenait sur les lèvres de tous les férus de l'EN, mais cela est loin de convaincre ou d'être une excuse valable. Le referee malgache, Hamada Nampiandraza, a brillé, par ses décisions abracadabrantes, pour les Algériens comme pour les Togolais. Mais c'est du côté des Algériens qu'il s'est illustré. Trois penaltys déjà, flagrants n'ont pas été sifflés. D'abord pour Lacen, en première période, puis Feghouli et Slimani en seconde. En outre, des positions de hors-jeu imaginaires ont été sifflées, avant de boucler la boucle avec ces 16 minutes de temps additionnel, en toute fin de partie. Un arbitrage, certes catastrophique, mais qui ne peut, en aucun cas, être l'arbre qui cache la forêt. Les Verts ont failli, sur plusieurs points, et leurs vis-à-vis étaient plus efficaces, en transformant deux actions mortes en buts. Cela rappelle, pour les nostalgiques, la dernière participation des Verts en Coupe d'Afrique, en 2010, et leur match face à l'Egypte lors du dernier carré. Dans cette rencontre, tout le monde avait pointé du doigt l'arbitre béninois Coffi Codjia, laissant l'analyse technique et la piètre prestation des joueurs de côté. Et la suite est connue pour tout le monde, avec une sélection qui a dégringolé à plus d'un titre. Cela ne devrait, donc, pas se reproduire aujourd'hui, mais il faudra chercher ailleurs. Chercher à ce que les automatismes de cette jeune équipe soient renforcés pour lui permettre d'aborder les prochaines échéances dans les meilleures conditions possibles. Cette CAN devra lui servir de leçon, elle qui n'a pas été mise, depuis l'intronisation de Halilhodzic, devant rude épreuve avant cette CAN. Hormis le match face au Mali, qu'on voulait comme match-référence, et perdu, au final, en terre burkinaise lors des éliminatoires du Mondial-2014 (2-1). Ces éliminatoires, justement, reprendront du service le mois de mars prochain, et il faudra, dès lors, s'y préparer comme il se doit. Il ne sert désormais plus à rien de chercher des motifs, mais de trouver les solutions pour mieux avancer. Nul ne sait encore ce que sera l'avenir de cette sélection, ni même celui de coach Vahid, qui n'a pas encore pris de décision, mais le travail doit se faire dans la continuité et éviter les erreurs du passé, où on revenait à la case départ après chaque échec. L'échec de cette fois-ci, celui de trop bien évidemment, doit être pris au sérieux. Ne dit-on pas que «c'est en forgeant qu'on devient forgeron» ? A méditer... Le constat Megharia : «Notre défense était très lourde» L'ancien défenseur de l'ASO et capitaine des Verts, Fodil Megharia, n'y est allé avec le dos de la cuillère pour incriminer la défense algérienne, lors du match d'hier. «Nous avons vu une équipe qui attaque et une autre qui défend. Malheureusement, nous n'avons pas de chances car l'Algérie a disputé un excellent match mais la défense était lourde et a commis deux erreurs, synonyme de deux buts. Nous manquons d'un chasseur de buts qui fait la différence et d'un vrai capitaine d'équipe. Certains joueurs manquent de compétition et étaient diminués physiquement en raison des blessures. Ce qui a manqué aujourd'hui, ce sont les buts car j'estime que nous avons bien joué. Quant à l'arbitrage, il a commis des erreurs et nous a privés d'un penalty. Il ne faut pas désespérer car il reste encore la qualification au Mondial-2014», a-t-il dit. Les raisons Kaci Saïd : «Il ne faut pas se cacher derrière le manque d'expérience des joueurs» Pour l'ancien milieu de terrain algérien, Mohamed Kaci Saïd, il est inadmissible de se cacher, à chaque fois, derrière le manque d'expérience des joueurs algériens. Il dira, dans ce sillage : «Je suis vraiment désolé après cette défaite car j'attendais mieux des joueurs. Ces derniers ont donné ce qu'ils pouvaient, mais il manquait un leader, un animateur, un génie d'équipe. Face au Togo, l'équipe a mieux joué que contre la Tunisie, malheureusement l'adversaire a refusé le jeu après son premier but, venu sur une erreur dans l'axe de la défense. Nous nous sommes créé plusieurs occasions, sans pouvoir scorer face à un bon gardien. Il ne faut pas se cacher derrière le manque d'expérience des joueurs». Le blâme Salhi : «Halilhodzic a une grande part de responsabilité» l L'ancien maître à jouer de l'EN et de l'ESS, Abdelhamid Salhi, n'a pas mâché ses mot, en tirant à boulets rouges sur le sélectionneur national, en raison de ses différents choix. «Dominer n'est pas gagner. Je blâme le sélectionneur Halilhodzic pour ne pas avoir convoqué Djabou. Il ne faut pas compter que sur les professionnels car nous avons des joueurs locaux qui, s'ils avaient joué contre le Togo, auraient gagné face à un adversaire qui ne compte, dans ses rangs, qu'un bon joueur, à savoir Adebayor. Après ce que j'ai vu, j'estime que nous n'avons pas d'équipe mais simplement des joueurs. Il fallait profiter des erreurs de la défense togolaise, notamment sur le flanc gauche. Je crois que l'entrée de Bezzaz et les autres a été tardive. Nous avons dominé et nous ne méritons pas la défaite, tandis que l'adversaire, le plus faible du groupe, a saisi ses deux seules occasions du match pour marquer. Nous ne méritons pas de nous qualifier», dira Salhi.