Le premier avril 1964, la Banque d'Algérie a commencé à battre la monnaie nationale : c'était la naissance du dinar algérien, naissance qui est venue concrétiser l'indépendance monétaire vis-à-vis du franc français en vigueur depuis 1848. Un seul point noir aujourd'hui : le dinar a perdu 95 % de sa valeur acquise il y a 49 ans. C'est cette année-là que l'Algérie est sortie définitivement de la «zone franc», en vigueur depuis 1848. Les premiers billets algériens furent émis par la Banque d'Algérie dans la même année et ne seront retirés de la circulation qu'à la fin de 1998. Dès la mise en circulation du dinar, les Algériens se hâtèrent alors d'échanger leurs francs contre des billets de 5 DA, de 10 DA, 50 DA et 100 DA. L'Algérie n'avait pas encore entamé sa reconstruction. Il fallait quand même trouver des images symbolisant l'Etat algérien pour les imprimer sur les nouveaux billets. Les artistes de l'Hôtel des Monnaies vont puiser alors dans le patrimoine national les images reflétant les potentialités naturelles du pays. Les billets de 5 DA portaient ainsi l'image d'un vautour sur le recto et d'un élevage sur le verso, celui de 10 DA portait une cigogne et un minaret, le billet de 50 DA une gazelle des Hauts Plateaux et des méharées de dromadaires, alors qu'un plan d'un quai avec des cargos amarrés, et un immeuble avec une vue sur mer ont été choisis pour le billet de 100 DA. Quant aux premières pièces de monnaie, au nombre de sept, décomposées en centimes jusqu'à la pièce de 1 DA, elles ont été mises en circulation pour la première fois le 12 juillet 1965. L'édition 1970-1979 a, quant à elle, vu l'émission des plus beaux billets algériens dont celui de 5 DA, peint par le non moins célèbre peintre moderne, M'hamed Issiakhem. «C'était un vrai chef- d'œuvre qui a été primé dans plusieurs expositions internationales», selon des cadres de l'Hôtel des Monnaies. C'est depuis les années 1970 que le dinar a entamé le récit des grandes réalisations de l'Algérie indépendante: les révolutions industrielle, agraire et culturelle. Il y aura ainsi les éditions de 1980-1989 et 1990-1999, qui avaient respectivement donné naissance aux billets de 10 DA, 100 DA et de 200 DA et des pièces de 5 à 10 DA pour la première et des billets de 100 à 1 000 DA pour la deuxième période. En 2011, il y aura deux nouvelles émissions : le billet de 2 000 DA, dernier-né, le plus sécurisé de tous, et la nouvelle pièce de 200 DA, mise en circulation le jour du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale, dont elle porte le logo. Evaluant le parcours de la monnaie algérienne depuis son émission en 1964, le vice-gouverneur de la Banque Centrale d'Algérie, Mohamed Chérif Ilmane, a précisé, lors de son intervention au Forum d'El Moudjahid, que le système algérien, qui est passé par trois étapes majeures, était toujours en cours de formation. «Nous nous dirigeons à pas sûrs vers l'économie de marché, mais il demeure que notre système monétaire, 49 ans après l'émission de la monnaie nationale, vit toujours une transition.» Il a ajouté que la monnaie nationale a perdu 95 % de sa valeur acquise en 1964 et a reculé face à la plupart des monnaies étrangères, ce qui reflète, selon lui, le niveau de l'économie nationale. «Il est vrai qu'il est possible d'intervenir politiquement pour contrôler temporairement la valeur de la monnaie, cependant le travail reste le seul moyen de la stabiliser», a-t-il indiqué. Par ailleurs, l'association Mechaâl Echahid, qui a organisé cette conférence a annoncé qu'elle envisageait l'organisation d'un colloque national et d'une exposition en 2014 à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'émission de la monnaie nationale.