Répression - Les autorités marocaines ont réprimé samedi soir une manifestation pacifique organisée par des dizaines de citoyens sahraouis devant la préfecture de Boujdour occupée. Ces derniers s'étaient regroupés pour protester contre l'organisation, dans cette ville, d'un festival financé par les recettes des richesses maritimes de la région, a indiqué l'agence de presse sahraouie (SPS). Citant le ministère des Territoires occupées et des Communautés, SPS précise que les citoyens ont dénoncé à travers cette manifestation «les tentatives de l'occupant visant à effacer l'identité sahraouie à travers l'organisation à Boujdour d'un festival illégal pour lequel une enveloppe de plus de 120 millions de dh de recettes générées par les richesses maritimes de la région a été consacrée, sachant que la population de cette ville souffre de marginalisation et de pauvreté sans bénéficier des richesses de son pays». «Les manifestants font partie des marginalisés sahraouis titulaires de diplômes et des activistes dans le mouvement associatif des jeunes de Boujdour rejetant les politiques et les plans coloniaux», a ajouté la même source. Cette intervention s'est soldée par plusieurs blessés parmi les participants et l'arrestation de l'un deux avant d'être libéré. Pour réprimer cette manifestation, les autorités marocaines ont mobilisé des dizaines de voitures d'intervention rapide et des forces auxiliaires. Elles ont également fait venir des citoyens marocains pour participer au festival, selon la même source. Des faits qui s'ajoutent à un passif qui ne cesse de s'alourdir. D'autant qu'ils donnent du grain à moudre au projet de résolution de la commission de décolonisation de l'ONU, qui a planché, pour la première fois, sur l'exploitation illégale des richesses du peuple sahraoui. Il faut dire que l'économie marocaine est basée pour l'essentiel sur les exportations de matières premières, dont le phosphate, est extrait illégalement de mines au Sahara occidental, et des ressources halieutiques des eaux de ce territoire non autonome, relève dans son dernier livre Raf Custers. Dans ‘Chasseurs de matières premières' basé sur une enquête au Sahara occidental sur les multinationales qui s'enrichissent grâce aux ressources naturelles de pays qui restent pauvres, il décortique particulièrement, dans le chapitre réservé au Maroc, le bradage des richesses naturelles des Sahraouis. Territoire riche en stock halieutique, le Sahara occidental est pratiquement livré au pillage des multinationales et des grandes familles marocaines proches du palais royal, relève Raf Custers.