Intervention ■ «La police agit sur réquisition de l'autorité administrative dans la dispersion des foules lors des rassemblements». Les propos sont du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN). «Je tiens à la neutralité de l'institution de la police car il s'agit d'une institution républicaine qui restera au service de la République algérienne. Je tiens aussi à expliquer que le maintien de l'ordre est du ressort exclusif de l'autorité administrative car c'est elle qui délivre les autorisations de manifestations et les réquisitions», a souligné le général-major Abdelghani Hamel hier dimanche, lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que «la préoccupation majeure» n'était pas l'objet de la manifestation mais plutôt «l'occupation illégale de la voie publique». Rappelant que «les instructions sont données en fonction de l'appréciation de la situation sur le terrain», le responsable de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a tenu à souligner que «la gestion d'une manifestation n'était pas une recette unique». Il a relevé aussi que la dispersion des foules ne s'est jamais faite par l'usage des moyens conventionnels du maintien de l'ordre, comme les grenades lacrymogènes, entre autres, soulignant que «toutes les missions dévolues à la police, s'exercent dans un cadre légal avec respect des droits de l'Homme». Par ailleurs, le général-major Hamel a précisé que l'organisation de cette conférence de presse visait à lever toute équivoque sur les évènements qu'à connus l'Algérie, notamment à Ghardaïa et récemment à Alger, et à fournir, dans la transparence, toutes les informations car «la presse a, à la fois, le droit d'être informée et d'informer». Pour sa part, le chef du centre des opérations de la DGSN, le commissaire divisionnaire, Mohamed Adjouadi, a indiqué que 264 personnes, dont 30 journalistes, ont été interpellées puis relâchées lors des trois regroupements organisés à Alger entre le 1er et le 6 mars. Il a, par ailleurs, relevé que d'autres regroupements avaient été organisés du 1er janvier au 6 mars au niveau national, dont un à Tizi Ouzou, ajoutant que dans la wilaya de Constantine, deux regroupements ont été organisés, ayant rassemblé une vingtaine d'étudiants chacun, se soldant par l'interpellation de 8 personnes. Dans la wilaya de Bouira, trois regroupements ont été organisés à l'issue desquels 70 personnes ont été dispersées dans le calme. Dans la wilaya de Béjaïa, deux regroupements ont été également organisés, qui ont débouché sur la dispersion de 10 étudiants, a-t-il ajouté. Evènements de Ghardaïa / Révocation de trois agents de police Les trois agents de police accusés d'avoir exercé de la violence contre des personnes interpellées lors des évènements de Ghardaïa ont été radiés du corps de la police, a déclaré le général-major Abdelghani Hamel. Le responsable de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a averti, dans le même contexte, que tout agent de police contre lequel des preuves matérielles seront fournies, subira le même sort. Il a précisé que la maîtrise de la situation qui prévalait dans la wilaya de Ghardaïa, entre décembre et février, «n'a pas été facile», rappelant qu'en plus des effectifs de la sûreté de wilaya qui dépassent les 4 000 hommes, 26 unités républicaines de sécurité ainsi que plus de 9 Brigades mobiles de Police judiciaire (BMPJ), ont été déployées pour la circonstance. «Nous sommes en train d'alléger le dispositif sécuritaire (à Ghardaïa) en fonction de l'amélioration de la situation. Toutefois, il y a des mesures de renforcement qui seront prises».