Microcrédits ■ Tradition oblige, les handicapés ont eu leur lot de promesses pour cette année encore à l'occasion de la Journée nationale des handicapés fêtée le samedi 14 mars... Le politiquement correct voudrait qu'on les désigne comme des personnes aux besoins spécifiques. Pourtant, quand il s'agit de s'acquitter des charges de la vie, ils ne sont pas si différents de vous, de nous. À cette petite exception qu'«un handicapé est une personne qui fait ses courses chez le même marchand de légumes que fréquente tout un chacun. Qui paye ses charges (électricité, gaz, et tout le reste) comme tout le monde. Et qui perçoit une pension entre 3 000 et 4 000 DA par mois». Cherchez l'erreur. Pas de quoi être fier quand on sait qu'«on reconnaît, entre autres, une société à la manière dont elle traite ses handicapés». Samedi était une autre occasion de se donner bonne conscience en promettant des choses qui avaient été déjà promises l'année d'avant, sans pour autant impacter, ou améliorer leur quotidien. Pour cette année, on parle emploi, à travers une toute nouvelle stratégie. Pourtant, pour certains, l'initiative pourrait être louable. Dans la mesure où ce qui a toujours manqué pour concrétiser «ces bonnes intentions» est pris en compte. En l'occurrence le suivi, et la sanction envers ceux qui ne jouent pas le jeu. Il s'agit pour faire simple de nouvelles mesures ayant l'ambition de faciliter l'accès au microcrédit à cette catégorie sociale. Ces dernières sont portées par une toute récente convention cadre pour l'insertion des handicapés diplômés des établissements de formation dans le monde du travail paraphée durant cette même journée de samedi à Relizane entre le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui et la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Souad Bendjaballah. M. Bedoui, l'affirme haut et fort : «Chaque poste de formation prévoit un emploi après qualification», insistant sur la nécessité d'une formation et d'un accompagnement à tout diplômé handicapé désirant créer un projet. «Le soutien de l'Angem devra impulser cette dynamique», ajoute-t-il. Et à Mme Bendjaballah, d'ajouter que «la convention permettra d'accompagner des personnes handicapées diplômées de la formation professionnelle pour ouvrir des ateliers et accéder au monde de l'emploi». En attendant de voir comment cela se traduira sur le terrain, les partenaires sociaux et les autorités locales sont invités à adhérer à cette stratégie en fournissant des locaux à cette catégorie de la société. Rappelons enfin que 26 000 personnes aux besoins spécifiques dont 9 600 filles ont obtenu une qualification professionnelle au niveau national depuis 1999, selon les chiffres du ministère de la Formation professionnelle.