Résumé de la 1re partie - Dahmane, Sabéha et leurs enfants forment une famille heureuse. Si heureuse que la brave mère finit par avoir peur du mauvais œil des voisins. Dahmane parvint à convaoncre le frère de son collègue de lui preter son taxi pour le fructifier durant le weekend avec comme condition le partage de la recette. Dahmane travailla tant et si bien durant ses journées de ... repos qu'il parvint à acheter une belle voiture et une machine à coudre. Il avait désormais deux emplois : celui de la société qui lui assurait un salaire régulièrement et son taxi clandestin qu'il utilisait très tôt le matin et en fin d'après-midi. C'est-à-dire avant et après ses heures de travail officielles. Sa femme, pour qui la couture n'avait pas de grands secrets, se mit à confectionner des robes à toutes les voisines et leurs filles, dans un premier temps. Puis elle élargit son champ d'action. Le bouche à oreille ayant très bien fonctionné, la réputation du savoir-faire de Sabéha s'étendit bien au-delà de son quartier. L'argent entrait mais timidement. Puis, il y eut le déclic. Un jour, elle eut la surprise de recevoir chez elle une dame habitant à vingt kilomètres de chez elle. Elle lui avait commandé pas moins de cinq robes et autant de tailleurs pour ses cinq filles en prévision des fêtes familiales de l'été. Par la suite, Sabéha se mit à vendre ce qu'elle cousait aux magasins. Pour satisfaire toutes les commandes, elle acheta trois autres machines, recruta trois jeunes apprenties et alla s'installer dans une boutique loin, bien loin de son quartier. Là, où personne ne la connaissait. Chez elle, elle avait cessé toute activité. Quand des voisines lui en demandaient la raison, elle leur répondait que sa machine était tombée en panne et qu'elle était irréparable. C'était là que Sabéha avait commencé à comprendre de dissimuler aux voisins, autant que faire se peut, l'aisance de sa famille. Yahia Bedjaoui (à suivre...)