Crépuscule des ombres, le nouveau film romancé du réalisateur Mohamed Lakhdar Hamina, projeté dimanche à Alger, entre en lice pour les prochaines nominations aux Oscars 2016, a affirmé samedi le cinéaste, invité du Forum du quotidien Liberté. Evoquant la question de la distribution du film à l'étranger, il a fait savoir que le problème de distribution ne se posait pas pour les Etats-Unis, du fait que le film prendra part aux Oscars, alors qu'un distributeur doit être trouvé pour la France. Pour ce qui de la distribution du film en Algérie, le réalisateur a précisé qu'il sera dans les salles à partir de 2015. Lakhdar Hamina, qui est revenu longuement sur le réseau de projection, une hantise pour les cinéastes qui ne trouvent pas un nombre suffisant de salles de cinéma (seulement 11 en Algérie) pour présenter leurs œuvres, a ajouté que les responsables du secteur ne devraient pas se contenter de réaménager les salles mais devraient songer, plutôt, à construire de nouvelles structures répondant aux normes internationales en associant le secteur privé. Revenant sur son film Crépuscule des ombres, le cinéaste a mis en évidence la nécessité pour les jeunes de s'intéresser à l'histoire de l'Algérie et particulièrement celle de la guerre de libération, appelant les élèves à regarder le film afin qu'ils puissent, non seulement se faire une idée sur les peines et sacrifices endurés pour le recouvrement de la souveraineté, mais aussi découvrir le colonisateur sous son vrai visage. Il a, par ailleurs, regretté le «manque de soutien» aux créateurs algériens qui font du bon travail, à l'image de Merzak Allouache, appelant à l'encouragement des jeunes créateurs «locaux ou issus de l'immigration». Le cinéma algérien ne «manque pas de talents mais de moyens», a-t-il fait remarquer. Lakhdhar Hamina a, dans ce sens, salué la dernière production de Lotfi Bouchouchi et le film L'Oranais de Lyes Salem, déplorant l'attaque dont il fait l'objet pour des «raisons infondées». A une question sur sa longue absence, Hamina a répliqué qu'il ne s'agissait pas d'une absence mais plutôt d'un silence. «Je ne pouvais pas prendre la caméra alors que les cinéastes et intellectuelles se faisaient assassiner au quotidien durant la décennie noire».