Constat n Comme si que notre football ne manquait pas de dérapages pour que des dirigeants, agissant en toute impunité, en rajoutent une couche pour alimenter une violence devenue banale. La semaine précédant le déroulement de la suite des rencontres de la 22e journée du championnat de Ligue 1, notamment le match JS Saoura - JS Kabylie, prévu samedi au stade du 20-Août de Béchar, a été très animée sur les manchettes de journaux, et ce à travers les deux premiers responsables des deux clubs. Au lieu de lire «football», tactique, stratégie de jeu et autre manière d'aborder le match, les lecteurs et férus de la balle ronde ont été servi d'un échange indigeste entre deux ‘'présidents'' qui se sont chamaillés comme des chiffonniers sur la place publique. Le premier à dégainer est Mohamed Zerouati, le boss de la JSS, qui a déclaré que «Hannachi n'était pas le bienvenu à Béchar, l'accusant de fauteur de troubles et de président incompétent». Une salve qui en dit long sur la nature de la relation qu'entretiennent les deux hommes et du côté provocateur de Zerouati. Evidemment, comme Hannachi n'a pas la langue dans la poche, ce dernier a sorti la grande artillerie pour descendre en flammes son homologue de la Saoura. Connu pour son verbe acerbe, Hannachi a été loin en traitant Zerouati de tous les maux, y compris et indirectement de non nationaliste. Des mots durs, qualifiant l'homme fort de la JSS également de quelqu'un qui fréquente les endroits malsains où il dépense son argent, un dirigeant qui achète des matchs et organise des traquenards pour les équipes visiteuses. Cet étalage médiatique ne passerait pas sans conséquences, si on était dans un autre pays où les instances du football ont la main lourde contre les présidents. Et les exemples sont légion. Chez nous, la démarche est toute autre et les présidents s'en sont toujours bien sortis. Hier, le président de la fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua a réagi en recevant dans son bureau le président Hannachi afin de calmer les esprits et d'examiner en toute responsabilité la préparation de cette rencontre JSS-JSK et de l'entourer de toute les garanties pour son bon déroulement. Le président de la FAF a haussé le ton et a averti les belligérants de commettre d'autres dépassements car la violence verbale est souvent le prélude de la violence tout court. D'autant que depuis le début de la phase-retour des différents championnats, la violence dans nos stades a repris de façon inquiétante, comme ce fut le cas la semaine dernière lors du match ayant opposé le CR Village Moussa à l'USM Annaba et le nombre de matchs à huis-clos décidés par la commission de discipline de la ligue de football professionnel (LFP). Il est clair que le problème de la violence est d'abord sociétal avant qu'il ne soit propre aux enceintes de football. Ensuite, les dirigeants et les présidents de clubs ont une grosse responsabilité dans ce qui se passe à travers leurs comportements et leurs déclarations qui, en une fraction de seconde, peuvent mettre les feux aux poudres. A. Salah-Bey La rue prend le pouvoir l Devant la faiblesse des dirigeants et leur tendance à vouloir tout manipuler, les supporters ont compris le message et impose eux aussi leur diktat. Du coup, le ‘'pouvoir de la rue'' est devenu une réalité aujourd'hui dans notre football. Fort heureusement, que la majorité des fans est imprégnée de sagesse, sinon les choses auraient pris d'autres tournures. Les manifestations pacifiques des différentes franges de supporters est une preuve que le public algérien reste connaisseur et passionné, mais aussi avide de voir un jour grandir les clubs à travers une professionnalisation à tous les niveaux et une réhabilitation ainsi qu'une mise aux normes de tous les stades de compétition pour en faire des havres de … paix !