Blocage - Les ressortissants syriens, bloqués sur le sol marocain depuis le 17 avril dernier, n'ont pas pu rejoindre, comme il était attendu, le territoire algérien à partir du poste frontalier de Beni Ounif, à 110 km au nord de Béchar, en raison des tergiversations marocaines qui ont entravé cette opération humanitaire. Depuis lundi, les autorités locales, le représentant en Algérie du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Hamdi Boukhari, et des cadres du ministère des Affaires étrangères avaient pris toutes les dispositions pour accueillir, à titre humanitaire, ces migrants dont une femme enceinte et des enfants. Dans la localité de Beni Ounif, tout était prêt pour assurer des conditions de prise en charge optimales à ces ressortissants syriens. Une auberge de jeunes, d'une capacité d'une cinquantaine de chambres dotées de tous les équipements, a été transformée en centre d'accueil. Des repas chauds, préparés sur place, devaient être servis. Une équipe du comité local du Croissant-Rouge algérien et de la Protection civile était présente sur place pour assurer la couverture sanitaire et psychologique aux membres du groupe. Arrivés sur place, la délégation officielle algérienne et le représentant du HCR ont été surpris par le refus des autorités marocaines d'autoriser ces ressortissants syriens l'entrée au territoire algérien par le poste frontalier de Beni Ounif. Lundi, jusqu'à une heure avancée de la nuit, Hamdi Boukhari a multiplié les contacts avec les responsables du HCR à Genève et ses collègues de la région MENA et du Maroc, leur demandant d'intervenir pour un dénouement de ce problème. Lors d'une rencontre, tenue lundi soir au cabinet du wali de Béchar, qui a regroupé les autorités locales, le représentant du HCR en Algérie et les représentants du MAE, des précisions ont été apportées sur la première tentative avortée d'accueillir, dans la matinée, les ressortissants syriens. Ainsi, la délégation algérienne et le représentant du HCR se sont rendus au poste frontalier de Beni Ounif, sur la base des assurances données par le représentant du HCR à Rabat à son collègue d'Alger quant au bon déroulement de cette opération, selon l'APS qui cite de «bonnes sources». Sur le terrain, la situation a été toute autre: le HCR n'a pas été en mesure d'aboutir à une solution. La partie algérienne avait informé le représentant du HCR qu'aucun nouveau déplacement ne se fera, le lendemain (mardi), vers le poste frontalier de Beni Ounif, tant qu'aucune assurance ne serait donnée quant au bon déroulement de l'opération. Dans une déclaration à l'APS, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a souligné, hier qu'en dépit de toutes les dispositions prises pour accueillir ce groupe de migrants, le HCR (Haut commissariat aux réfugiés) n'a pas été en mesure d'aboutir à une solution.