Classe n Le FC Barcelone, avec un Ronaldinho époustouflant, a donné une leçon de football et d'efficacité au Real Madrid (3-0), samedi soir au Santiago-Bernabeu, et aurait pu s'imposer sur un score encore plus large sans le grand match du gardien Casillas, seul joueur «merengue» à la hauteur. Le Real Madrid, qui jouait avec beaucoup de joueurs de retour de blessures (Ronaldo, Zidane, Helguera et Baptista), a pu mesurer l'écart abyssal qui le sépare actuellement de son grand rival. Malgré quelques sursauts, il a joué le plus souvent arrêté et a souffert du pressing très haut des Blaugrana. Les joueurs du Real ont même parfois été d'une incroyable passivité, comme sur les deux buts magiques du Brésilien Ronaldinho. Mais pouvaient-ils vraiment faire quelque chose? Avec un tel joueur, que la presse sportive espagnole voit Ballon d'or, le FC Barcelone dispose sans doute, à l'heure actuelle, de la meilleure attaque européenne, si on ajoute le redoutable Samuel Eto'o et l'électron libre Messi. Ces trois là ont mis au supplice les défenseurs du Real et sans Iker Casillas, le club madrilène aurait pu recevoir une correction autrement plus sévère. Eto'o, copieusement sifflé pour sa première confrontation avec le Real après l'avoir insulté en fin de saison dernière, a refroidi très tôt le Santiago-Bernabeu (15e). Il a représenté un danger constant pour la défense «merengue», donnant des frissons aux spectateurs madrilènes. Messi montre à chaque sortie un peu plus toute l'étendue de son talent. Il a remporté haut la main son duel à distance avec l'autre jeune prodige, le Brésilien Robinho, pour l'instant seulement plaisant à voir jouer. Le match a été très tendu, surtout en première période, où les 20 joueurs de champ ont souvent joué des coudes. La tension est retombée toute seule après le premier but de Ronnie et encore plus après le second, de nombreux spectateurs éc?urés quittant les tribunes du Bernabeu. Le clasico a été perturbé de manière peu habituelle lors des coups d'envoi de chaque mi-temps, retardés par les interventions de deux énergumènes. Le premier, avec un bonnet rouge vissé sur la tête, s'est emparé du ballon et l'a envoyé dans les tribunes; le second, tout nu à la mode anglaise, n'a, en revanche, pas réussi dans son entreprise. Ils ont tous les deux été maîtrisés par les agents de sécurité. Cette victoire de prestige permet aussi au Barça de s'emparer de la tête de la Liga devant Osasuna grâce à sa meilleure différence de buts.