Rencontre n Un colloque sur la culture de proximité s?est tenu, mardi, au théâtre de verdure. Organisée par l?établissement Arts et Culture, la rencontre, qui s?étale sur deux jours et qui réunit des sociologues, des chercheurs, des universitaires, des urbanistes ainsi que les acteurs de la culture de tout bord de la ville d?Alger, a pour objectif, selon Redouane Mohamdi, directeur de l?établissement, d?aborder l?action culturelle dans son contexte local et son rapport avec le citoyen, et de dégager, à l?issue de ce séminaire, une charte d?actions communes ? au plan culturel ? entre les communes d?Alger et les différents acteurs et partenaires du domaine. Cette rencontre invite la sphère universitaire à porter un regard distancé sur les usages sociaux en matière de la culture en vue d?entamer une réflexion sur les possibilités de la mutation de moyens humains et matériels entre les différentes communes. Car, faut-il le préciser, selon le même responsable, Alger, à l?instar de toutes les capitales du monde, nécessite un intérêt particulier, ce qui implique la mise en place de mécanismes susceptibles de dynamiser l?action culturelle locale. D?où la nécessité de conjuguer les efforts de tous les acteurs à Alger et la mobilisation de tous les moyens disponibles dont disposent les collectivités locales pour la consécration des traditions culturelles permanentes, la dynamisation des espaces culturels au service des intellectuels et aussi des citoyens. Dans son intervention, Mme Cherifa Hadjidji, sociologue, expliquera que la notion de «culture de proximité» sous-entend espace et distance. Autrement dit : pour organiser un événement, il faut d?abord s?assurer que le citoyen a accès au produit culturel. Elle déplore ainsi le manque d?infrastructures culturelles dans les communes limitrophes du centre de la capitale. Ensuite, Zoubir Arous, universitaire, fera, dans un premier temps, la distinction entre activité culturelle et action culturelle, car pour lui «ce sont deux notions différentes». «La première, dit-il, consiste en l?organisation d?un événement ponctuel, alors que la deuxième se veut une initiative réfléchie, planifiée, envisagée dans un esprit méthodologique, voire rigoureux afin de réussir le projet culturel. C?est donc tout un travail de réflexion qui se fait au préalable. Puis, l?intervenant aborde le rôle du mouvement associatif dans la promotion de la culture au sein des communes. Il évoque à cet effet les réalités, voire les contraintes auxquelles le mouvement associatif en Algérie est confronté. Il déplore les entraves (manque d?espace, de budget?) qui l?empêchent d?exercer pleinement son rôle dans la promotion de la culture de proximité. Enfin, Mlle Assia Touarigt a tenu, dans sa communication, à mettre l?accent sur la nécessité de sensibiliser les jeunes au fait culturel, notamment au patrimoine historique bâti de la ville. «Il est nécessaire d?initier les jeunes et ce, dès leur enfance, aux pratiques culturelles, les impliquant ainsi dans la gestion quotidienne de leur patrimoine culturel», dit-elle, ajoutant que «l?école a pour devoir de prendre en charge leur apprentissage au plan pédagogique en la matière.» Ainsi, les différentes interventions ont visé à poser les problématiques auxquelles fait face le secteur de la culture.