L'Angola et le Portugal livreront ce soir à Cologne une partie qui, sans nul doute, divisera des cœurs liés par l'histoire. En effet, de nombreux joueurs de l'ancienne colonie portugaise (l'Angola a obtenu son indépendance en 1975) évoluent aujourd'hui dans des clubs lusitaniens. Les sélectionneurs savent donc très bien à quoi ils doivent s'attendre de leur adversaire. D'ailleurs, le footballeur portugais Luis Figo a tenu à démontrer tout le respect qu'il a pour la formation africaine : «Les Angolais sont très forts physiquement, il ne faudra pas les sous-estimer». Jusqu'à présent, le Portugal et l'Angola ne se sont affrontés que deux fois. Et ces deux rencontres, jouées à Lisbonne, se sont soldées par de larges victoires des Européens : 6-0 en mars 1989, 5-1 en novembre 2001. Alors que l'Angola va participer à sa première Coupe du Monde de la FIFA, le Portugal va entamer sa quatrième participation. Après un brillant baptême du feu en Angleterre-1966, où il s'adjuge la troisième place, le Portugal s'invite à Mexique-1986, puis à Corée/Japon-2002, sans toutefois réussir à franchir le premier tour. Akwa, capitaine sans équipe ! l Fabrice Akwa est devenu un héros national après avoir inscrit le but de la qualification contre le Rwanda. Si ce but a permis de tenir à distance le Nigeria, grandissime favori de la poule, il n'est pas à lui seul responsable de la renommée du capitaine angolais (en phase éliminatoire, Akwa a marqué à cinq reprises, soit la moitié des réalisations de son équipe). Avant même ce parcours qualificatif triomphal, Akwa était déjà le meilleur buteur (35 buts en 76 sélections) de l'histoire de la sélection angolaise. Si l'on ajoute à ce palmarès son charisme et son dynamisme, on comprend pourquoi Luis Oliveira Gonçalves lui a confié le brassard de capitaine. Curieusement, après plusieurs saisons passées au Qatar, Akwa a résilié le contrat qui le liait au club d'Al-Wakhra peu avant la Coupe du Monde de la FIFA. Il se retrouve donc aujourd'hui sans contrat. Le duel à suivre : Mantorras – Deco : le régal l La vedette du Benfica, Pedro Mantorras, est depuis cinq ans l'enfant chéri de la sélection angolaise, ceci malgré les graves blessures qui ont entaché sa carrière. En dépit de ces infortunes, ce buteur chevronné et débordant d'énergie demeure l'incontournable fer de lance de l'équipe africaine. Milieu de terrain au toucher de velours et doté d'une excellente vision du jeu, Deco est une pièce maîtresse dans le système du sélectionneur Luiz Felipe Scolari. C'est lui qui dicte le rythme de son équipe. Il est actuellement dans une très bonne période, comme le prouve son deuxième sacre en Ligue des champions de l'UEFA en trois ans seulement. Le meneur de jeu s'est montré si indispensable que des journalistes portugais en sont venus à parler de «Deco-dépendance» pour illustrer son importance dans le système tactique de Felipão.