Opération n 780 familles de haï Sanaouber (ex-Les Planteurs), sur les 790 initialement prévues, ont été relogées. Ces familles, dont les habitations sont concentrées sur le lotissement Hadj-Hassan, situé sur le couloir de servitude du téléphérique de la ville, font partie du premier quota d'urgence, dans la perspective de la mise en service de cet équipement, sur plus de 9 000 familles ciblées à long terme par un programme de relogement décidé par les pouvoirs publics. La plupart des familles, très heureuses d'avoir bénéficié d'un logement décent, ont rejoint leurs nouvelles habitations non sans, toutefois, un pincement au cœur et un brin de tristesse. «On ne quitte pas définitivement son espace vital, son quartier, ses repères et sa mémoire, sans une sensation de déchirement», avoue un heureux bénéficiaire qui ne cache pas sa joie d'avoir enfin un vrai toit. Jusqu'à la quatrième journée de l'opération, les nouveaux locataires de haï El-Yasmine, déjà baptisé «le Nouveau Planteur» en hommage à leur quartier d'enfance, s'affairent, qui à changer les persiennes, qui à installer des barreaudages au balcon, dans une ambiance tout aussi bruyante que joyeuse créée par des dizaines d'enfants allant d'une entrée d'immeuble à une autre ou slalomant entre les camions des déménageurs. Cette catégorie de transporteurs sollicités par les familles pour renforcer les camions mobilisés par le comité de wilaya de pilotage de l'opération, a eu du pain sur la planche à la faveur de cette action. Certains ayant même réussi le challenge d'assurer une dizaine de rotations à raison de 2 000, voire 5 000 dinars le voyage. Les plombiers, les serruriers, de même que les vitriers ne chôment pas non plus. «On a toujours envie d'apporter une touche personnelle à un travail fait par d'autres ou d'engager des opérations de confortement pour mieux sécuriser sa demeure», a déclaré le bénéficiaire d'un F3, avant d'ajouter qu'il aura du mal à s'y habituer, «moi qui suis né et ai grandi dans un haouch». Le même bénéficiaire n'a pas manqué de préciser, à l'instar de ses anciens voisins et de la totalité du lotissement Hadj-Hassan, que toutes les habitations ont proliféré dans l'illégalité car aucun de ses occupants ne disposait d'un acte de propriété. Pour rappel, le quartier Les Planteurs a émergé dans le tissu urbain de la ville d'Oran au début du siècle dernier, en recevant ses premiers occupants issus majoritairement du versant sud de l'Ouarsenis couvrant l'actuelle wilaya de Relizane et une partie de celle de Tiaret. Son extension s'est, par la suite, accentuée dans le sillage de l'accroissement démographique et urbanistique de la capitale de l'Ouest du pays, «mais dans une totale anarchie foncière», explique une source locale. Une dizaine de locataires seulement, sur les plus de 700 recensés par les enquêteurs du bureau d'études Ursa ayant chapeauté l'opération, disposent, en effet, d'actes de propriété.