Découverte n Situé sur les monts est de Tlemcen, le site fait partie des plus beaux de la wilaya, aux côtés des grottes merveilleuses de Beni Add, d'El-Ourit et de la zone humide de Dhayet el-Ferd. Faisant partie d'un système hydrologique souterrain, Ghar Boumaâza constitue, selon des spécialistes, le plus grand réseau caverneux souterrain connu en Algérie. Le souterrain de 15,5 km a déjà fait l'objet de visites et de recherches. Depuis plus de vingt ans, aucune mission scientifique approfondie n'a été effectuée sur ce site, puisque la dernière en date remonte à 1985. Auparavant, plusieurs expéditions de spéléologues avaient été organisées, dont la première remonte à 1931, suivie par plusieurs autres qui ont permis de découvrir l'intérieur de ce site et de faire un descriptif détaillé de la partie visitée. En effet, les galeries de la grotte offrent un spectacle varié dont des couloirs, des chambres hautes, des salles et des bassins avec stalactites et stalagmites ainsi que des parties submergées par l'eau et d'autres sèches ainsi qu'une rivière souterraine presque ininterrompue sur 3,4 km. Si la permanence de l'eau a favorisé l'installation de hameaux dont les populations l'utilisent pour l'irrigation des champs situés à proximité de l'oued, le site naturel de Ghar Boumaâza recèle également une faune remarquable représentée notamment par les chauve-souris dont trois espèces seraient extrêmement rares, la bécasse des bois, la perdrix, l'aigle royal et l'aigle botté et la présence de mammifères protégés tels que le porc-épic, le chacal doré et enfin la genette. A partir de la RN 22 qui relie Tlemcen à Sebdou, dont Ghar Boumaâza relève administrativement, les passagers peuvent observer, du côté gauche, son entrée représentée par un énorme trou creusé dans la roche, qui donne vers l'extérieur sur un lit d'oued. A l'occasion des grandes crues, l'eau de cet oued s'écoule sous forme d'un torrent large et rapide qui dévale en petites cascades sur la localité de Habalet. De l'avis de tous, le site de Ghar Boumaâza gagnerait beaucoup plus en importance si les instances concernées, notamment l'université de Tlemcen, s'impliquaient dans le cadre de la recherche scientifique et exploitaient ce site dont une grande partie reste encore méconnue et qui pourrait être d'un grand intérêt, notamment en matière de ressources hydriques, qui constituent l'une des plus grandes préoccupations de l'heure.