Au XIXe siècle, en Europe ou en Amérique du Nord, dans certains établissements comme les bars ou les gares, l?on mettait des crachoirs à la disposition de ceux qui voulaient cracher leur tabac à chiquer. Aujourd?hui, cette fâcheuse disposition d?expectorer sa salive et ses humeurs ou de se moucher en se raclant la gorge, n?est plus tolérée. Tout comme se moucher dans les doigts en pleine rue, de se les essuyer sur un mur, un arbre ou sur la couture de son pantalon, puis de serrer la main aux gens avec des doigts encore humides de morve. Cette pratique est encore largement usitée chez nous. Qu?en plus de l'aspect dégoûtant de la chose, la science ait entre-temps découvert que le crachat favorise la transmission de maladies contagieuses n?a pas dissuadé nos braves vidangeurs. Ils ne vont pas, pour si peu, se priver du plaisir divin de se racler la gorge et de se vider les poumons de tous ces bouchons de mucosité qui les encombrent. Le faire sur le trottoir devant tout le monde doit procurer une satisfaction sans égale. Au point même où les cracheurs sévissent bruyamment et sans aucune retenue, dans des endroits, tels les restaurants, les cafés, les bars, les bus et même dans les salles d?attente des médecins. Pour une curieuse raison, les gares routières sont les plus affectées. Il n?est pas utile de faire une enquête pour savoir que le gros des troupes parmi les cracheurs, se recrute au sein des adeptes de la chemma harcha (tabac à chiquer). Il s?en trouve aussi chez ceux qui ont contracté la bronchite du fumeur et qui doivent s?aérer les soufflets comme chez beaucoup d?autres qui le font par habitude, parce qu?ils l?ont toujours vu faire autour d?eux, tout naturellement. Il faut dire aussi que presque tous ceux qui crachent le font en toute bonne conscience. Ils n?ont aucune idée de toutes les nocivités ou du dégoût qu?ils occasionnent. Mais oui ! Et si la pneumonie atypique?