Ambiance n Alors que les mesures de sécurité sont à leur maximum, l'aérogare n'a pas totalement exhibé son vrai visage. Des travaux sont en cours et ils ne s'achèveront que dans deux mois. Le scanner fonctionne sans interruption. Assis devant un moniteur, un policier a les yeux rivés sur les images qui défilent. Son travail consiste à détecter les choses suspectes, comme les armes à feu ou armes blanches, les explosifs ou toutes sortes de drogue. Parce qu'il s'agit d'un scanner, l'accès au terminal est forcément difficile. Première consigne d'une agent : «Pas le moindre relâchement». Cela implique une fouille de bagages et au corps que tout voyageur pourrait prendre pour des «tracasseries». Ouf ! C'était le premier et dernier obstacle. Un grand espace s'ouvre. Juste en face du scanner, un bien beau décor. Trois hôtesses de l'EGSA, dans leur comptoir d'accueil, vous obligent à sourire. «Dans l'ancien terminal, nous n'avions même pas un tabouret, aujourd'hui, c'est un autre monde», affirme l'une d'elles, visiblement tout heureuse. «Cela fait plus de 15 ans que je fais ce métier, mais j'ai l'impression que je viens de commencer», rétorque sa collègue. Les tableaux d'affichage des vols ne sont pas difficiles à trouver. Les horaires des vols d'Air Algérie et de Tassili Airlines, les deux compagnies en activité sur les lignes domestiques, défilent juste au-dessus des têtes des trois hôtesses. Le hall public se remplit à mesure que les minutes passent puis se vide presque automatiquement à chaque arrivée. La porte de sortie n'est qu'à deux mètres seulement mais il faudra un marathon pour aller jusqu'à la station taxi, des navettes ou au parking. «Ils auraient pu penser aux vieillards, aux malades et aux handicapés. La distance est vraiment longue», s'offusque un ancien client de l'aéroport avant d'estimer que cela a certainement été fait exprès «pour des raisons de sécurité». A l'intérieur, les salons se déclinent en trois rangs : salon autorités, salon aéroport et salon première classe, sans oublier les 8 salles d'embarquement, les trois salles de premières et les self-services. Toujours dans le ventre mou de l'enceinte, les boutiques dites de luxe n'ont pas encore ouvert, mais pour ce premier jour, les sachets poubelle sont déjà pleins de gobelets. Les deux comptoirs les plus prisés sont évidemment la cafétéria et le salon de thé. Le vendeur de chawarma, lui, doit encore apporter quelques retouches. Les propriétaires du salon de coiffure, de la pharmacie, de la parfumerie et de l'horlogerie, sont, eux aussi, au stade des détails à parfaire. Le buraliste du coin, en revanche, a sans doute déjà compté sa recette du jour. Dans un aéroport huppé, la mode de déambuler avec une revue people, mais pas d'ici, est restée intacte. Balais, serviettes et pelles à la main, des agents du nettoyage font le va-et-vient tout au long du hall public. «Désormais, il faut donner une bonne image de l'aéroport», nous dit-on au cours d'une longue discussion, comme si par le passé rien de tel n'avait été décidé. Si le niveau I brille avec les milliers de pièces d'Alucobond avec lesquels ont été travaillés les façades ainsi que les murs de soutènement, histoire de rendre lumineux l'enceinte, le niveau II reste, en revanche, toujours à l'état de chantier. Mais ce n'est qu'une question de temps. «Tout sera fin prêt en principe dans deux mois maximum», nous dit-on. Seulement, deux mois de travail équivalent, selon un agent de l'EGSA, «à forcer les gars du nettoyage à redoubler d'efforts puisqu'il s'agit d'évacuer des tonnes de gravats» et ce n'est pas une mince affaire.