Désordre n Rien ne va plus au CRB qui a vécu hier une journée noire après le départ définitif de son entraîneur Henkouche et une défaite historique face à son voisin de l'OMR. Cela s'est passé en l'absence de ses supporters (match joué à huis clos), de six titulaires et du président Mokhtar Kalem. Ce dernier, qui intervenait hier matin sur les ondes de la Chaîne III, ne savait pas, selon ses dires, que son entraîneur avait démissionné, il dira : «Je ne comprends pas, jeudi seulement il était avec nous à la forêt de Bouchaoui pour une séance d'entraînement puis à l'hôtel. Sincèrement, je ne suis pas au courant puisqu'il ne m'a ni appelé ni présenté sa démission. À mon avis, il faut être professionnel, courageux et surtout assumer ses responsabilités. Pour moi, il est toujours l'entraîneur du CRB jusqu'à preuve du contraire.» Et la preuve, Henkouche la donnera quelques instants après en expliquant les raisons qui l'ont poussé à déposer sa démission, non pas pour des considérations essentiellement financières comme cela a été rapporté au départ, mais pour des immixtions répétées de la part du président Kalem dans les affaires techniques de l'équipe. «Ma première préoccupation, souligne Henkouche, était l'équipe et les joueurs. Lorsque j'ai fait part de ma désapprobation au sujet du départ de certains éléments, Kalem n'a pas hésité à m'inviter à «déguerpir» devant certains membres du comité directeur. Ses immixtions directes ou indirectes dans le travail de l'équipe devenaient inacceptables, comme ce joueur qu'il a tenu à convoquer parmi les 18 à mon insu. Il m'expliquera par la suite qu'il l'a fait pour lui remonter le moral. Pis encore, il n'hésitera pas à me critiquer auprès des joueurs en déclarant à l'un d'entre eux que j'étais un entraîneur en carton, alors que pour un autre il affirmera que j'étais renvoyé et que je me suis accroché pour revenir. Me sentant touché dans mon amour-propre et constatant que mon autorité s'effritait, j'ai décidé de démissionner, et cette fois pour de bon. Sans compter les paroles qu'il a tenues dans la presse et à la radio en me traitant de menteur. Sincèrement, s'il n'y avait pas eu de braves gens parmi les membres du comité directeur du CRB, je ne serais pas revenu la première fois». Etant certainement branché sur sa radio, Kalem contre-attaque en laissant entendre que Henkouche n'avait pas de plan de travail, qu'il fuyait ses responsabilités et qu'il avait la tête au MC Oran, sa prochaine destination, selon les insinuations du boss belouizdadi. Henkouche, lui, refusera la polémique et se contentera de dire que la gestion de Kalem lui faisait rappeler les années 1970, c'est-à-dire dépassée par les événements. Voilà ce qui clôt le feuilleton Henkouche-Kalem, qui a assez duré, et ouvre la voie à sa succession à la barre technique du Chabab. Hier, les dirigeants avaient fait appel à Abour pour assurer l'intérim d'autant que l'adjoint Karim Bakhti était suspendu. Dans l'entourage du club, on n'écarte pas la possibilité de confirmer Abour à son poste, à moins que Kalem n'ait une autre idée derrière la tête. Enfin, il faut savoir que sur les 16 clubs formant la Nationale I, 2 seulement n'ont pas changé d'entraîneur : le MC Saïda de Hamouche et l'ASO Chlef de Belhout. Pour le reste, c'est une réelle parodie, comme l'a qualifié Kalem qui, malheureusement, n'a pas échappé à la débandade qui caractérise le football algérien.