Dans la perspective d'accéder à l'énergie nucléaire, l'Algérie veut créer sa propre «agence de sécurité nucléaire» qui supervisera tous les projets dans ce domaine. Une institution qui sera créée très bientôt, selon le ministre de l'Energie. Cette initiative a été aussi accompagnée par l'élaboration d'une base juridique, institutionnelle et réglementaire. Dans ce sens, un projet de loi sera soumis début 2009 au gouvernement. C'est ce qu'a expliqué ce matin sur les ondes de la Chaîne III, le ministre de l'Energie et des Mines. «Nous sommes en train de préparer une loi sur le nucléaire. Il s'agit d'un cadre juridique réglementaire et institutionnel. Cette loi sera une base pour les activités nucléaires», a souligné Chakib Khelil. Ce dernier a ajouté que la nouveauté sera la mise en place d'une agence de sûreté et de sécurité nucléaires (qui va jouer le rôle de l'Etat : surveiller la sécurité nucléaire) sous l'autorité du gouvernement qui décidera où et comment une centrale nucléaire pourrait être construite. Khelil a révélé que «nous sommes dans un processus très, très avancé et nous allons soumettre au début de 2009, ce cadre de loi au gouvernement et plus tard à l'APN». Le ministre de l'Energie a cependant expliqué que l'installation de cette agence de sécurité nucléaire «n'est pas une exigence internationale, mais c'est d'abord une nécessité nationale «dans la mesure où cette agence est essentielle pour la sécurité nucléaire, non seulement pour l'exploitation, mais aussi pour le choix du site, l'impact du site sur la population, sur les ressources en eau, sur l'environnement, etc. Cette agence est nécessaire avant même de commencer à réfléchir à mettre en place une centrale électrique nucléaire.» Le ministre a aussi évoqué un autre rôle de cette agence. «Il consistera à veiller à ce que notre centrale nucléaire soit exploitable dans les meilleures conditions de sécurité pour la population et l'environnement»,a-t-il souligné. Concernant le début des travaux de la réalisation de la première (centrale nucléaire algérienne), M. Khelil a révélé que l'Etat n'a pas, dans l'immédiat, l'argent suffisant. «Nous n'avons pas suffisamment d'argent pour construire une centrale nucléaire à court terme. Je n'ai aucune idée quant à la somme que pourrait coûter une centrale nucléaire moyenne de 1 000 mégawatts. Mais selon les experts, cela pourrait valoir plus de 6 milliards de dollars.» L'intervenant a aussi souligné les difficultés techniques que pourrait engendrer une telle ambition : «Posséder et maîtriser le nucléaire». Le ministre a reconnu que «pour le moment, nous n'avons pas un personnel en quantité et en qualité en terme de formation qui est nécessaire pour garantir un suivi dans l'engineering», a-t-il souligné. «Il faut ensuite avoir un personnel qualifié pour pouvoir faire tourner cette centrale qui demande des formations (très, très, très) poussées. Il faut au moins 1 000 ingénieurs pour faire tourner une centrale de 1 000 mégawatts», a-t-il déclaré. S'agissant du partenariat dans le domaine nucléaire, M. Khelil a souligné que la France n'est pas privilégiée pour construire la future centrale nucléaire algérienne. «Certes, la France sera sollicitée mais il s'agira de lancer un appel d'offres qui décidera des partenaires qui aideront à la construction en matière d'acquisition du matériel et de l'exploitation. C'est celui qui répondra au cahier des charges et qui proposera le terme financier le plus favorable qui sera choisi», a-t-il dit. Nos réacteurs ne peuvent pas produire d'électricité