Un chèche sur la tête, un habit traditionnel du Sud, des sandales en cuir typiquement sahraouies et une théière à la main : «nos frères» du sud sont parmi nous et font désormais partie du décor algérois. Il s'agit, bien entendu, des vendeurs de thé. Leur première apparition sur Alger remonte à environ 3 ans. Combien sont-ils ? D'où viennent-ils exactement ? Qu'est-ce qui les a poussés à venir dans la capitale vendre leur thé (le seul métier qu'ils exercent pour survivre) ? Où sont-ils hébergés ? Ces hommes au teint brun ont tout d'abord suscité la curiosité des habitants d'Alger, non habitués à voir leurs concitoyens du Sud en grand nombre chez eux. Mais après un certain temps, ils ont fini par les considérer comme des demandeurs d'emploi venus fuir le chômage et l'oisiveté qui ravagent les régions du sud, «où la chance de trouver un petit boulot dans le bâtiment, par exemple, relève du miracle sachant que le grand sud algérien est quasi abandonné en matière de développement local», souligne l'un de ces jeunes vendeurs de thé. Leur venue a fini par susciter une sorte de bienveillance de la part des Algérois qui leur achètent leur thé parce qu'il est d'une saveur exceptionnelle, mais aussi parce qu'ils essayent de se solidariser avec eux car ils savent que c'est le seul métier qu'ils exercent, eux qui viennent de si loin et ayant tous des familles qui attendent qu'on leur envoie de l'argent.