Terreur n Le roi imposait aussi à ses sujets des impôts très lourds, de sorte que beaucoup de gens devaient vendre les quelques biens qu'ils possédaient pour s'en acquitter. On raconte qu'autrefois, il y a de cela très longtemps, un roi puissant régnait sur une ville. On ne précise de quelle ville il s'agit, mais on sait qu'il s'agit d'une ville située au bord de la mer. Pour les conteurs du M'zab, la mer, c'est le nord, c'est donc ce qui est loin, comme pour les conteurs des régions du littoral, le désert, c'est l'autre bout du monde ! Tous les sujets du royaume devaient obéissance au roi et il châtiait tous ceux qui enfreignaient les lois qu'il avait établies. «La loi, disait-il, c'est moi !» Il imposait aussi à ses sujets des impôts très lourds, de sorte que beaucoup de gens devaient vendre les quelques biens qu'ils possédaient pour s'en acquitter. Régulièrement, ses soldats se rendaient dans tous les coins du pays pour collecter les impôts. — Tu dois payer tant et tant ! Et quand les gens ne pouvaient pas payer, on saisissait leurs biens, quand ils n'avaient rien, on les emmenait en prison. Le nombre des pauvres augmentent donc ainsi que celui des délinquants. Beaucoup devaient, en effet, voler pour vivre. Même les personnes honnêtes, même les personnes pieuses devaient recourir à ce moyen pour ne pas mourir de faim. Les voleurs deviennent si nombreux dans la ville et l'insécurité si grande que les notables, mandatés par les habitants, viennent se plaindre au roi. — Majesté, nous ne pouvons plus sortir sans risque de nous voir dépouiller par un de ces délinquants qui écument la ville ! — Tout le monde est en danger, les hommes, les femmes, les enfants ! Le roi promet d'agir. Il ordonne à ses soldats de multiplier les rondes dans les villes. — Montrez-vous sans pitié avec les voleurs, fouettez tous ceux que vous prendrez, jetez les récalcitrants en prison. Mais les soldats ont beau surveiller les rues, les voleurs continuent à agir. Quant à ceux qui sont pris, ils recommencent aussitôt remis en liberté ! — Majesté, se plaignent encore les notables, l'insécurité règne toujours dans la ville ! Les mesures prises sont insuffisantes ! — Je doublerai les effectifs de surveillance, promet le roi. — Sire, disent les notables, il faudra des sanctions exemplaires. — Le fouet ne suffit pas ? — Apparemment, non, sire ! — Alors, il faudra trouver d'autres moyens de pression ! — Si les voleurs savent qu'ils encourent de grands risques en se faisant prendre, ils réfléchiront à deux fois avant de commettre des délits ! Le roi acquiesce. — Aux grands maux les grands remèdes ! — Seule la peine de mort peut endiguer la délinquance! — Il faut trouver un moyen qui frappe les gens! (à suivre...)