Orientation n Parmi les dispositions prises la semaine dernière par la FAF, la limitation du nombre de joueurs étrangers à partir de la saison 2009/2010 ne fait pas fait l'unanimité. La décision de faire obligation aux clubs de la Nationale Une et de la Super DII de disposer de pas moins de huit catégories (des U20 aux U13) a été bien accueillie par les responsables de clubs. Ils estiment qu'elle encouragerait la promotion de la formation des jeunes catégories, quoiqu'elle pose des problèmes d'encadrement et d'infrastructures. Toutefois, celle relative à la réduction du nombre de joueurs étrangers a déjà créé des vagues et provoqué une polémique. Notamment au sein des clubs de la Nationale Une qui sont directement concernés par cette mesure sachant que les pensionnaires de la Super DII ne le sont plus, depuis déjà quelques saisons (ne pouvant pas recruter des étrangers). Pour rappel, cette décision, prise il y a une semaine lors du dernier Bureau fédéral réuni à l'hôtel Sheraton Club-des-Pins sous la présidence de Mohamed Raouraoua, vise, selon les dirigeants de la FAF, à relancer la formation au niveau des clubs de l'élite. Mais si l'initiative en elle-même émane d'une belle intention, le Bureau fédéral semble aller trop vite en besogne en remettant en cause les contrats de nombreux joueurs engagés par la plupart des clubs de la Nationale Une et pour lesquels des sommes d'argent (primes de signature) ont été déboursées. Bien que cette décision soit contraire au modèle et à l'esprit même du professionnalisme que compte engager la fédération à partir de la saison prochaine, voire officiellement en 2010/2011. Désormais, un seul joueur étranger est autorisé à participer à une rencontre officielle et le club ne peut disposer que de deux joueurs étrangers sur la liste qu'il transmettra à la Ligue nationale de football. Cela arrive au moment où le projet du «6+5» poursuit son petit bonhomme de chemin en Europe visant un retour vers un football plus identitaire certes, mais pour beaucoup plus pour freiner les effets néfastes du fameux arrêt Bosman et rééquilibrer les quotas tout en favorisant la formation et l'émergence de jeunes issus des clubs ou des centres de formation. Alors que la FAF veut carrément fermer les frontières du football algérien dans un monde qui s'ouvre de plus en plus. D'ailleurs, on ne connaît pas de clubs à travers le monde qui interdisent les joueurs étrangers dans leurs championnats. Le retour à la formation, comme le soutient non seulement Raouraoua mais tous les acteurs du football national, pourrait amener une autre démarche avec un certain nombre de critères et un cahier des charges qui obligerait les clubs à utiliser une bonne partie de l'argent public pour le lancement et le fonctionnement des centres de formation. Les mécanismes existent : l'Etat, qui subventionne le football et donc les clubs, a le droit d'orienter de façon obligatoire et systématique ces deniers non pas pour payer les primes de signature des joueurs et des entraîneurs ou bien leurs salaires par exemple, mais pour investir dans des centres de formation, dans le recrutement d'un encadrement formé et compétent dédié à la formation des jeunes catégories avec une politique salariale attractive pour amener les meilleurs cadres au niveau de la base de la pyramide.