La situation de plus en plus inquiétante qui prévaut dans la wilaya de Ghardaïa, terrain de troubles et d'affrontements entre populations locales sur fond de «batailles tribales», fait réagir le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Tayeb Belaïz, qui était dans la matinée d'hier à la séance des questions orales du Sénat, a nié l'implication des mains étrangères dans le désordre que continue de subir la wilaya de Ghardaïa. Sur le terrain, un dispositif de sécurité impressionnant est mis en place depuis hier dans les artères principales de la ville, ainsi que dans certains quartiers afin d'empêcher la reprise des affrontements. «Il n'y avait aucune preuve tangible pouvant confirmer l'implication de mains étrangères dans les incidents de Ghardaïa», a-t-il déclaré en désignant cependant des parties algériennes qui pousseraient vers le pourrissement et le désordre. Il a soutenu, dans ce sens, l'existence «de mains non étrangères à l'intérieur du pays qui, peut-être, cherchent à pousser vers le pourrissement de la situation». Qui seraient-elles donc ces mains «nationales» qui continuent d'alimenter le brasier Ghardaïa sans que les autorités n'y parviennent à rétablir l'ordre public et à faire régner la stabilité ? La réponse ne semble pas à l'ordre du jour officiel alors que la ville de Ghardaïa vacille, depuis fin décembre 2013, entre calme précaire et escalade de violences, si bien que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales rassure en soutenant que «la situation à Ghardaïa est maîtrisée sur le plan sécuritaire». M. Tayeb Belaïz en veut, comme argument, le fait que Ghardaïa ait retrouvé «le calme à la fin de la journée de dimanche», en soulignant la mise en place, dès hier matin (lundi), d'un «dispositif de sécurité, composé de forces de police et de gendarmerie». Des mesures qui sont de nature à ramener le calme et la sérénité dans la wilaya, où «les commerces et les écoles de la ville sont restés fermés», selon le constat du ministre. Ce dernier a défendu, à l'occasion, les efforts du gouvernement visant à éteindre les causes des échauffourées, en mettant en évidence les «rencontres de réconciliation» parrainées par le Premier ministre et formalisées dans une charte. Tayeb Belaïz a jugé, à cet effet, qu'il était faux de conclure à «l'échec de l'initiative et des démarches du gouvernement», insistant que «nous œuvrons ensemble afin de permettre le retour à la normale». A l'adresse des jeunes, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a lancé un appel les exhortant à faire «preuve de pondération, de retenue et de sagesse afin d'éviter ce genre d'incidents, qui affectent non seulement la population de Ghardaïa mais également tout un chacun au regard de la cohabitation qui a toujours régné entre tous les habitants de cette wilaya et du respect qu'ils se vouent». Préoccupé par la situation de troubles qui règne à Ghardaïa, le Parti des travailleurs (PT) de Mme Louisa Hanoune défend une «approche républicaine» articulée sur l'égalité entre citoyens, en lieu et place d'une «approche communautaire». A. Y.