Samir Ould Ali C'est désormais officiel : Abdelaziz Bouteflika est candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain et va déposer son dossier de candidature avant la date butoir du 3 mars. L'annonce, du reste attendue, a été faite hier à Oran par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui prenait part à la Conférence africaine sur l'économie verte. «Lors des visites de travail que j'ai effectuées dans les 46 wilayas, j'ai perçu chez les citoyens leur désir de voir l'actuel Président briguer un quatrième mandat», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse qu'il a animée aux côtés de Dalila Boudjemâa, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, et Ramtane Lamamra, ministre des Affaire étrangères. Par conséquent, a insisté le Premier ministre, cette décision ne répond pas à une «ambition personnelle», mais plutôt à la nécessité de poursuivre l'œuvre réalisée jusqu'ici, qui a permis à l'Algérie de regagner sa place d'acteur majeur sur les plans régionaux et continentaux. «Grâce au travail accompli par le président de la République -que, par ailleurs, tous les citoyens reconnaissent- l'Algérie a renoué avec la sécurité et la stabilité, et sa voix est désormais écoutée dans le monde», a encore plaidé le Premier ministre en voulant pour preuve la multitude de rendez-vous continentaux et mondiaux que les villes algériennes ont abrités ces dernières années et qui démontrent que l'Algérie a regagné sa place dans le concert des nations. «Dans un contexte régional et mondial difficile, nous avons besoin de la vision et de la force de Abdelaziz Bouteflika pour poursuivre le développement du pays», a encore ajouté M. Sellal en insistant sur l'impératif d'avoir un Président de la trempe de Bouteflika pour continuer à hisser le pays vers le haut. «Demande insistante de la société civile.» Sur la santé du président de la République, le Premier ministre s'est voulu rassurant en indiquant que même s'il ne peut s'occuper de tous les dossiers, sa santé s'est grandement améliorée. «Le Président est en bonne santé (...) Il a toutes les capacités intellectuelles et la vision nécessaire pour assurer ses responsabilité», a-t-il déclaré en précisant que le candidat n'est pas obligé de sacrifier à toutes les obligations induites pas une campagne électorale, qui seront à la charge de son entourage et ses comités de soutien. Pour M. Sellal, «le travail accompli» pendant les trois premiers mandats, «le retour de la stabilité, de la sécurité» et «la demande insistante perçue chez la société civile» constituent la meilleure campagne pour le candidat. «M. Bouteflika est une référence et beaucoup de souverains et de responsables continuent de lui rendre visite», a-t-il notamment rappelé pour souligner toute «l'envergure» du président sortant et la nécessité de sa réélection dans ce contexte de crise mondiale. «Nous ne devons pas compromettre l'avenir du pays», a-t-il encore averti. Si, comme l'a souligné M. Sellal, elle répond à «une demande de la société civile», la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat doit également satisfaire de nombreux partis politiques qui l'avaient publiquement appelé à se présenter pour un 4e mandat. Voilà qui est fait et qui met fin au doute qui planait, depuis des mois, sur les intentions du président de la République. S. O. A