Comme au sortir de chaque fin d'une participation à une compétition internationale ou d'un cycle de réapparition, toutes disciplines confondues, le bilan de chaque sélection, donne lieu à une multitude de réflexions et de méditations. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi et son département, se sont prêtés à l'exercice de l'analyse avec un sujet pour le moins dense, à savoir les performances enregistrées. Se faire une idée du niveau global des sportifs de chaque sélection semble difficile, il convient donc de s'intéresser de près aux résultats et d'essayer de comprendre le pourquoi du comment de la médiocrité de ces bilans de participations algériennes au niveau supérieur. En étant objectif on peut affirmer que les bilans sont plutôt maigres, inquiétants et alarmants. Nous en avions déjà parlé à maintes reprises pour dire que les chargés du sport en l'occurrence le COA et les fédérations, doivent mettent les sportifs dans les meilleures conditions pour exercer leur métier, d'où certains craignent le syndrome du favori selon la discipline. Le ministre de la Jeunesse des Sport Mohamed Tahmi, très au fait de ce qui se passe dans notre sport, toutes disciplines confondues, a haussé le ton et s'est élevé contre, le travail bâclé et inapproprié des fédérations sportives nationales. Il n'a pas manqué de le souligner lors d'une réunion de travail regroupant son département, le Comité olympique algérien (COA) et les fédérations sportives nationales, consacrée à la préparation des Jeux Africains de la Jeunesse (JAJ-2014), qui s'est tenue jeudi à l'Office du complexe olympique (OCO) Mohamed-Boudiaf. «La prospection des jeunes talents et leur formation au sein de l'élite nationale sont impératives pour atteindre le haut niveau et assurer un avenir prospère au sport en Algérie, a indiqué ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, jeudi à Alger. «Les fédérations doivent donner la plus grande importance aux jeunes catégories, car il est impossible pour nous d'atteindre le haut niveau si nous ne prenons pas soin des jeunes talents», a déclaré M. Tahmi. «Nous traversons une période d'évaluation. Dans un premier temps, le ministère n'exige pas de résultats pour les jeunes athlètes car le plus important est de travailler en profondeur au niveau des jeunes catégories», a ajouté le ministre. À ce sujet, M. Tahmi a mis en garde les fédérations sportives quant à l'utilisation de l'argent mis à leur disposition dans des domaines outre que ceux auquel il est destiné, conformément aux lois en vigueur. Il a cité l'exemple du président de la Fédération algérienne de karaté-do (FAK), Kheïdar Aït Brahim, qui a été suspendu à titre conservatoire suite aux conclusions du rapport d'inspection faisant état d'irrégularités et d'anomalies dans la gestion administrative et financière de son instance. Ce dernier est également revenu sur la préparation des athlètes algériens pour les JAJ-2014 (22-31 mai au Botswana) et les Jeux Olympiques de la Jeunesse (août à Nanjing, en Chine), assurant que les sélections nationales bénéficient de tous les moyens pour assurer une participation honorable lors de ces joutes internationales. «Nos athlètes sont en préparation depuis plus d'un an pour certaines disciplines, j'espère qu'elles représenteront dignement les couleurs nationales», a-t-il souhaité. «La formation des jeunes talents au sein de l'élite nationale est la priorité de la politique nationale du sport et toutes les fédérations doivent s'y soumettre», a insisté Mohamed Tahmi. La gestion et les infrastructures, l'énorme déficit Dépourvus de stades, les clubs n'ont même pas le droit de gérer les infrastructures, au moins les jours de compétitions pour en tirer quelques deniers qui, aujourd'hui, sont partagés avec plusieurs parties y compris la Sûreté nationale qui assure le service d'ordre lors des journées de compétitions. Plusieurs infractions au code de l'emploi et aux règles de gestion sont alors constatées au niveau des bilans d'exercice que certains commissaires aux comptes rejettent ou ne certifient carrément pas. On a comme l'impression que ce professionnalisme est devenu l'affaire des clubs et non pas celui des pouvoirs publics et des instances du football qui ont la lourde mission de l'accompagner et de le consolider à travers une batterie de mesures salvatrices. Espérons que le dernier rapport élaboré par la commission ad hoc pour le professionnalisme, composée des représentants des clubs, de la fédération et du MJS, trouvera un écho favorable auprès de qui de droit afin de sauver le sport algérien et remettre le projet sur de bons rails. Car, voici un peu plus d'une année que les présidents nommés, à la tête des fédérations sportives nationales, et jamais le sport n'a été aussi désorganisé et aussi pauvre, jamais les instances suprêmes ayant la charge de la gérance du sport, n'ont eu à narguer les sportifs et leur tutelle avec autant de crudité.L'Algérie, un pays si riche en talents et en sportifs de qualité, est en voie de déclin, et ce, à cause en partie d'une mauvaise gestion des fédérations et du COA, des richesses naturelles et d'un énorme potentiel humain. Depuis près d'une année, on assiste à un ensemble de scènes qui tout en étant récurrentes finissent par être ridicules. Il est peut-être temps de s'interroger, de se demander comment en sommes nous arrivés là ? L'Algérie, jadis locomotive du sport arabe et africain, tombe aussi bas ? Au delà de cette mauvaise gestion habituelle, vient de s'ajouter un phénomène dans la gestion anarchique et approximative des championnats. Quant à celui des jeunes, mieux vaut ne pas en parler. Ces derniers méprisés et ignorés n'ont jamais fait l'objet d'une quelconque attention sauf en cas d'événements occasionnels, qui aura des conséquences incalculables sur la vie sportive des clubs et des athlètes. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un épris, passionné et férus du sport, organise des cérémonies chaque fois que des médailles ou trophées rentrent au pays, ce pour montrer un signe fort de soutien à cette vaillante jeunesse sportive qu'il ne cesse d'encourager. Généralement, ce qui est d'ailleurs légitime, le Chef de l'Etat félicite personnellement ces médaillés en y adjoignant quelques enveloppes consistantes. Mais, cela ne suffira pas pour s'illustrer sur le plan international, il faut les compétences requises, et la bonne formation, pour que nous puissions nous présenter en favori à de telles épreuves. Mohamed Raouraoua a révélé que notre football souffrait d'un déficit d'entraîneurs, notamment au niveau des jeunes catégories, mais qu'en réalité il fallait en former un grand nombre. Il y a aussi la qualité des techniciens à former. Oui les jeunes catégories manquent d'encadreurs, mais en réalité il s'agit de formateurs et non d'entraîneurs. Selon des experts de la Fifa, un formateur est quelqu'un qui, en plus des compétences techniques, doit être imprégné d'un savoir-faire en matière d'éducation. On ne doit pas mettre les gosses entre les mains du premier venu parce qu'il aurait quelques connaissances en football. C' est là le drame du football algérien qui place les équipes de jeunes et les écoles de football sous la direction d'anciens joueurs qui n'ont que leur acquis des années sur les terrains à faire valoir. Alors quand on parle de formation d'entraîneurs nous préférons que l'on se soucie beaucoup plus de la formation de formateurs. N'est ce pas ? Y. B.