Le plan d'action présenté hier par le Premier ministre devant l'Assemblée populaire nationale (APN) prône, d'une manière générale, la continuité avec de nouvelles orientations et de nouveaux chantiers dans les secteurs fondamentaux. Le gouvernement a, ainsi, pris le soin, dans le document rendu public, d'énumérer les failles du système économique, dont la hausse des importations et l'effritement du tissu industriel national, l'informel et la faible contribution du système bancaire dans le financement de l'économie nationale. Face à ces maux dont souffre l'économie nationale, innombrables d'ailleurs, les solutions préconisées restent pour le moment au stade de projets. Certes, de nouvelles orientations sont annoncées pour le secteur bancaire, le climat des affaires, l'industrie ou la lutte contre l'informel, mais il n'en demeure pas moins que des tentatives ont été déjà initiées ces dernières années sans pour autant réussir à redresser l'économie du pays. Le gouvernement, dans son plan d'action qui s'étalera jusqu'en 2019, ambitionne de porter le taux de croissance à 7%. Un objectif réalisable, diront les économistes, puisque tous les ingrédients sont là à commencer par les ressources financières et une demande interne en croissance continue. Pour atteindre cet objectif, la feuille de route du gouvernement prévoit une batterie de mesures à matérialiser afin d'améliorer, entre autres, l'attractivité économique du pays. Il est prévu ainsi d'amender la loi relative à la promotion de l'investissement en vue de consacrer la liberté de l'acte d'investir et faciliter la création d'entreprises. Dans ce cadre, l'exécutif entend «moduler» les avantages accordés aux projets d'investissements en fonction des priorités de la politique économique de l'Etat et d'énoncer dans la loi l'ensemble des avantages sectoriels à octroyer. L'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) sera également transformée en «pôle spécialisé» pour orienter les investisseurs potentiels vers des projets porteurs. Toujours pour l'amélioration du climat des affaires, une priorité du gouvernement, le plan prévoit «la levée des contraintes» en améliorant l'environnement de l'entreprise et de l'investissement au triple plan des procédures, des délais et des coûts. Des facilitations seront également décidées en faveur des jeunes entrepreneurs dans la création et la gestion des entreprises (Start up). Des restructurations tous azimuts ... Pour la réindustrialisation du pays, un objectif prioritaire, le gouvernement annonce une série de mesures à prendre, dont la facilitation de l'accès au foncier industriel et l'augmentation de la disponibilité du foncier économique. Il entend aussi opérer d'importants changements dans le secteur public économique. Il s'agira, selon le même document, d'un redéploiement stratégique du secteur public industriel par la création de groupes industriels performants et compétitifs dans les secteurs porteurs. Il sera question, en outre, de «la mise en œuvre des plans de modernisation et de développement des entreprises publiques économiques et la facilitation de l'accès à la commande publique par la mise en place de mécanismes de coordination intersectorielle figurent également au programme». Des activités de valorisation de certaines ressources naturelles seront aussi favorisées, dont la production de ciment, de phosphate, de produits sidérurgiques, des engrais et de la construction métallique. Pour le porteur de projet, le plan d'action a prévu «un programme spécifique de développement et d'aide aux Start up initiées notamment par les jeunes diplômés et de les faire accompagner à leur démarrage par les sociétés de capital investissement». Des facilitations et des assouplissements des procédures seront accordés pour la création de PME. Plusieurs filières industrielles ont été citées dans le plan, lesquelles bénéficieront d'un appui des pouvoirs publics, sont citées, entre autres, l'automobile, l'industrie du médicament et des équipements médicaux, l'énergie, l'hydraulique et l'agriculture. Enfin, pour le secteur bancaire, un des gros chantiers qui s'impose, le plan d'action évoque une «restructuration» de l'énorme secteur public des banques sans pour autant donner des détails sur le projet. Le plan prévoit globalement, pour le secteur, une «adaptation du cadre législatif et réglementaire» aux conditions modernes de gestion des banques et du marché du crédit. La modernisation concernera aussi les assurances, l'administration fiscale, les finances publiques, les domaines, les Douanes et le mode de financement de l'investissement économique. S. B.