Ce qui relevait presque de l'utopie il y a quelques jours seulement, les Verts l'ont transformé en réalité avec le formidable sursaut d'orgueil algérien en terre brésilienne, incarné par un Islam Slimani jetant aux caméras de télévision : «Rana h'na ! (nous sommes là).» Deux mots qui en disent long sur la volonté de ce onze algérien. Les Fennecs sont, enfin, aux portes d'une qualification historique aux huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2014. Et il ne tient qu'à eux pour réaliser ce rêve vieux de trois décennies, que leurs aînés auraient pu concrétiser en 1982, déjà, si Allemands de l'Ouest et Autrichiens avaient choisi de jouer au football. L'exploit contre la Corée du Sud (l'un des meilleurs scores enregistrés jusqu'ici au Mondial-2014) autorise désormais tous les espoirs et les Algériens, d'ici et d'ailleurs, se préparent déjà à fêter comme il se doit -ils en ont déjà donné un aperçu après la victoire contre la Corée du Sud- une qualification qui se suffirait d'un nul face aux Russes, jeudi prochain. C'est dire que l'équipe nationale n'a jamais été aussi proche de se hisser au 2e tour, mais aussi que les poulains d'Halilhodzic n'ont désormais plus le droit à l'erreur. Le faux-pas du premier match contre la Belgique a été rattrapé de fort belle manière, admirablement, et tout le monde admet que les Verts ont les moyens de neutraliser, voire de surpasser, les Russes de Fabio Capello. Pour peu qu'ils évitent le stress et la crispation, les Fennecs pourront créer la sensation et accéder à ce deuxième tour -objectif retenu pour cette 4e participation en Coupe du Monde- que tous les Algériens appellent de leurs vœux. Aujourd'hui plus que jamais, l'Algérie devra se débarrasser de son statut d'équipe qui se contente de participer seulement, pour se forger une réputation d'équipe qui gagne. Elle en a les moyens et elle doit le faire. En tout état de cause, les supporters le sentent et les spécialistes du football le savent : quand ils ne sont pas tétanisés par l'enjeu, les Verts savent produire du très beau jeu et arrivent à faire peur à leurs adversaires. Ils l'ont prouvé à plusieurs reprises et, qui plus est, face à des adversaires autrement plus redoutables que la Russie. L'écueil russe n'est, donc, pas insurmontable et il suffirait de si peu pour réaliser ce rêve de 32 ans et entrer dans la légende du football algérien. Le rêve est permis, parce qu'il est au bout des doigts... de pieds en l'occurrence. S. O. A.