Le secteur de l'Education nationale n'est pas concerné par la décision du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, portant sur le gel des recrutements dans la Fonction publique. C'est un secteur stratégique, a insisté hier au forum de la Chaîne I de la Radio algérienne, la ministre Mme Nouria Benghebrit, assurant qu'aucun poste ne sera affecté. Autrement dit, pas de soucis à se faire en ce qui concerne l'organisation du concours du mois de mars prochain pour le recrutement de 15 000 fonctionnaires. Le concours aura lieu et le quota prévu ne sera pas revu à la baisse malgré la crise. La première responsable du secteur est d'autant plus confiante «qu'il y a présentement 7 000 postes vacants» à pourvoir. Des postes généralement occupés par des enseignants et autres fonctionnaires partis à la retraite sans déposer leur dossier dans les délais. Aussi, il n'est pas question, selon la ministre, d'arrêter ou de retarder les projets de réalisation de nouveaux établissements scolaires. «Les projets inscrits dans le cadre du quinquennat seront réalisés dans les délais. Nous y sommes obligés pour, notamment pouvoir faire face à la surcharge des classes que connaissent actuellement plusieurs régions du pays.» Et de poursuivre pour rassurer davantage sur la poursuite des recrutements : «Nous ne pouvons pas avoir de nouvelles classes sans enseignants.» Voilà qui doit calmer les 26 corps du secteur, principalement les enseignants, et conforter la position des syndicats, dont le Cnapest et le Snapest qui avaient déclaré précédemment qu'il n'est pas possible d'arrêter les recrutements dans le secteur vu les besoins énormes à combler. La ministre, Mme Nouria Benghebrit, soutient toutefois qu'il y a urgence de rationaliser les dépenses : «La rationalisation des dépenses était une nécessité. Aujourd'hui, elle devient une urgence.» La ministre évoque l'exemple des tables et des chaises que des élèves n'hésitent pas à saccager : «Là, j'appelle les chefs d'établissement à jouer leur rôle convenablement. Il est absolument nécessaire de sensibiliser les enfants sur la nécessité de prendre soin de ce matériel que nous ne pouvons pas renouveler chaque année.» Par ailleurs, Mme Nouria Benghebrit a tenu à rassurer les élèves des classes de terminale que l'examen de fin d'année aura lieu dans des conditions tout à fait normales. «L'année se poursuivra normalement et l'examen aura lieu dans les délais», a-t-elle dit, remerciant à l'occasion les syndicats pour leur «sérénité». Selon la ministre, «il n'y avait pratiquement pas de mouvements de protestation durant le premier trimestre. Les syndicats soulèvent des préoccupations et nous en prenons note, mais pas de perturbations majeures. Je peux dire que 95% des doléances exprimées ont été satisfaites et nous sommes au stade de leur application. Pour les 5%, nous verrons comment faire pour résoudre tous les problèmes». Concernant toujours les élèves de terminale, la ministre a formellement démenti l'information selon laquelle il n'y aura qu'un seul sujet au baccalauréat 2015 : «Je n'ai jamais dit cela. Je rassure nos candidats qu'ils auront, comme chaque année, deux sujets au choix et aussi la demi-heure supplémentaire.» En revanche, pour ce qui est du seuil des programmes, «c'est fini avec cela. Ce n'est pas une décision administrative, mais une demande persistante des enseignants, des syndicats et des associations des parents d'élèves que nous appuyons fortement. Il n'y aura pas de seuil». Autre nouveauté pour cette année, «il n'y aura pas de deuxième session à l'examen de fin du cycle primaire (ex-6e)». Pour ce qui est de la révision des programmes scolaires, ce ne sera effectif qu'à partir de la rentrée 2016, a indiqué la ministre, refusant toutefois de qualifier d'échec la politique de réforme entamée dans le secteur en 2003 : «Ce sont des révisions qui s'imposent en fonction du terrain et de l'évolution de la société. Aussi, la théorie est différente de la pratique. C'est pour cela que nous procédons à une évaluation continue de tout le travail qui se fait à différents niveaux.» Pour ce qui est de la déperdition scolaire, les chiffres donnés par la ministre sont de 2% dans le primaire, 10% dans le moyen et 16% dans le secondaire. K. M.