De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche à deux mois de l'élection présidentielle, la scène politique à Bouira est encore loin de l'ambiance suscitée par le scrutin de 2004. L'expectative et l'attitude de wait and see observée par les différents acteurs politiques de la wilaya, rend la scène plus sclérosée par rapport à la présidentielle de 1999, qui a enregistré une activité partisane de haut niveau et ce, dès l'annonce des premières candidatures. La seule activité qui peut être classé dans le registre des préparatifs de ces élections, c'est l'opération de révision du fichier électoral par l'administration locale. Alors que les partis de la coalition gouvernementale attendent des instructions de leurs états-majors respectifs pour se lancer dans la campagne électorale, les militants des autres formations, dont certains leaders ont émis le vœu de prendre part à la course pour la magistrature suprême, affichent une attitude remarquée sur le terrain. Jusqu'à cette semaine, aucune information n'a été divulguée au sujet de la collecte de signatures par les candidats à la compétition électorale. D'autre part, chez les partis qui ont opté pour le boycott, comme le FFS et le RCD, l'activité constatée est loin de susciter un quelconque enthousiasme vis-à-vis de ce rendez-vous électoral. Tout autant que la formation de Saïd Sadi, qui a annoncé le gel de ses activités politiques, le plus vieux parti d'opposition, en l'occurrence le FFS, se consacre ces derniers jours à la redynamisation de ses structures au niveau de la wilaya. Cependant, les partisans du FLN, du RND et du MSP continuent de verser dans le satisfecit et affirment être plus déterminés que jamais à garantir une plus grande mobilisation, à réunir les conditions requises pour une bonne campagne électorale et œuvrer à l'organisation d'une présidentielle en toute transparence. Ces derniers promettent une offensive tous azimuts, à travers l'Algérie et au niveau de la wilaya, pour prouver la suprématie des partisans du président de la République, notamment par la jonction des activités qui seront menées par les trois partis et les huit organisations de masse qui se sont constituées dernièrement en un bloc de soutien au président Bouteflika. Auxquels viendront s'ajouter, dans les prochains jours, des dizaines d'associations de soutien, dont le rôle au niveau de la wilaya a été déterminant lors des échéances passées. Toutefois, la place publique semble marquée par l'indifférence. Quant aux représentants des partis, un responsable du RND a déclaré à la presse locale que la position de sa formation est connue de tous et que ses partisans se sont déjà engagés dans les préparatifs de l'événement. En revanche, un représentant du FFS, élu de l'APW, rappelle aussi la décision prise par la direction de son parti présage d'une forte abstention lors du scrutin d'avril prochain, ajoutant que «le problème de notre pays ne se résume pas au changement du président de République, mais qu'il s'agit de changer tout le système», et que les propositions formulées par son parti, «peuvent sortir le pays de la crise».