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Le SNPSP s'oppose à la gestion des structures de santé de proximité par les collectivités locales Création prochaine d'une carte sanitaire nationale, annoncée récemment par le ministre
La création prochaine d'une carte sanitaire nationale, annoncée récemment par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, suscite les inquiétudes du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Le projet est annoncé pour ce mois de mars, alors qu'il est encore en gestation et le partenaire social n'est pas sollicité pour prendre part aux discussions. L'intrigant, c'est que la gestion des établissements de santé non hospitaliers, à la faveur de ce changement, sera confiée aux collectivités locales, alors qu'elles ont brillé par leur mauvaise gestion des cantines scolaires, de l'éclairage public, des entreprises de nettoiement, parkings et autres. «Alors là gérer des établissements de santé! Si cela s'avère vrai, ce sera plus de précarité dans le système de santé algérien aussi bien pour les personnels que pour les patients. Les prestations de service ne feront que se dégrader davantage», a déclaré le Dr Lyes Merabet, porte-parole du Snpsp, lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège national du syndicat à Alger. Le porte-parole du Snpsp indique qu'en raison de cette annonce de création d'une carte sanitaire, des directeurs d'établissements sont complètement déstabilisés, «ils n'ont pas la tête au travail. Tous pensent à leur positionnement futur». Pour rappel, «une carte nationale sanitaire sera créée en mars 2016, au titre de la restructuration du système national de santé, en vue de mettre en place de nouveaux mécanismes susceptibles d'assurer une meilleure gestion des structures de santé et promouvoir les prestations offertes au citoyens», a indiqué Boudiaf lors d'un récent déplacement à Laghouat. Et le ministre d'expliquer que «cette carte prévoit la création d'une circonscription sanitaire dans chaque daïra, de sorte à regrouper les ressources humaines et financières et les structures disponibles, dans le but de revaloriser les prestations de santé et de mettre en place de nouvelles fonctions complémentaires inter-structures hospitalières et réunir les conditions nécessaires à une meilleure prise en charge de la santé du citoyen». Concernant toujours ce volet, le Dr Merabet a indiqué qu'une rencontre avec le ministre, portant sur le sujet, est prévue pour les jours à venir. Autre source d'inquiétude chez les praticiens de la santé, le projet de loi sanitaire qui est actuellement au niveau de la commission de la santé de l'APN. «Lors des assises des 16 et 17 juin 2014, nous avons participé aux ateliers et fait part de nos propositions. Nous avons soumis tout un rapport au ministre mais, depuis, aussi bien pour la carte sanitaire que pour la loi sanitaire, nous constatons que tout se fait dans le flou et dans la précipitation. Nous ne comprenons pas les raisons de ces comportements qui ne servent pas le service public et le secteur de la santé publique». Par ailleurs, abordant la réunion du Conseil national du syndicat, tenue le 3 mars dernier, le Dr Merabet rapporte que ce conseil a pris acte des engagements tenus par le ministre lors de l'audience qu'il a accordée à une délégation du syndicat. Le premier concernant les nouveaux diplômes de doctorat en pharmacie et de doctorat en médecine dentaire et sur la formation complémentaire pour l'alignement des anciens diplômes et le positionnement du doctorat sur la grille des salaires des fonctionnaires. L'autre engagement porte sur la préservation de l'ancienneté dans le grade de principal pour les praticiens médicaux généralistes concernés par l'article 19 du statut particulier et l'instruction ministérielle 968 du 24/02/2014. Par ailleurs, le Snpsp dénonce «l'exclusion des syndicats autonomes de la réunion de la tripartie, l'absence de concertation sur l'avant-projet de loi portant nouveau code du travail, les conditions de travail pénibles, l'insécurité dans les structures de soins, ainsi que l'ouverture anarchique des structures de santé sans tenir compte des normes d'exercice et de l'avis des conseils médicaux». Le syndicat réitère, également, ses «appels aux pouvoirs publics sur l'urgence de la mise en place en place de mécanismes de protection du pouvoir d'achat des fonctionnaires». K. M. ;