20 août 1956-20 août 2016, soixante ans depuis le rassemblement révolutionnaire de la direction politique et militaire de la glorieuse Révolution de novembre, tenu à Ifri, dans la commune Ouzellaguen (Béjaïa). Baptisé Congrès de la Soummam, la réunion des camarades de Abane Ramdane, sous un dispositif sécuritaire minutieux et la haute protection des troupes armées du colonel Amirouche, avait dégagé le consensus le plus large entre les différentes tendances de la direction d'une jeune révolution, dont la lutte armée s'était enclenchée deux années auparavant. Le chef de la délégation du FLN historique à Bandung, Hocine Ait Ahmed, dont le nom se confond avec l'idée de la lutte armée inscrite dans son rapport au congrès de Zeddine, s'est certainement inspiré de cet exploit pour revendiquer en 2013, alors chef du FFS, la reconstruction d'un consensus national, rassemblant toutes les franges et sensibilités algériennes pour une nouvelle Algérie, libre, sereine, démocratique et sociale. L'état-major du Front des forces socialistes (FFS) fait la jonction entre l'évènement historique qui a débouché sur la libération de la terre algérienne et sa démarche de reconstruction d'un consensus national pour «la libération du peuple algérien» et décide de commémorer ce 60e anniversaire de la plateforme de la Soummam sous le slogan : «Du consensus pour la libération du pays au consensus pour la libération du peuple». «Fidèle à ses principes fondateurs et à ses engagements primordiaux, le FFS célèbre le 60e anniversaire du Congrès de la Soummam en organisant un grand rassemblement populaire, à l'esplanade du mémorial d'Ifri Ouzellaguen, le samedi 20 août 2016, à 10h00», écrit le parti dans un communiqué rendu public, hier. Le FFS compte ratisser large. Un peu plus d'une trentaine de fédérations que compte le parti à travers le territoire national sont mobilisées, à en croire les comptes-rendus et les photos postés par leurs représentants locaux sur les réseaux sociaux, comme un seul homme. Histoire de pousser l'idée et la philosophie d'un consensus national à un point de non retour. Comme chaque année, le parti célèbre cet événement historique parce qu'il attache «un grand intérêt aux décisions et aux résolutions issues de ce congrès qui, pour les plus importantes d'entre elles, demeurent encore d'actualité», insiste-t-on dans le même document signé par son chargé de communication, Youcef Aouchiche. Convaincu de « 'exigence historique et politique» de la construction démocratique de la nation algérienne, le parti veut faire de cette date si chère à Ait Ahmed «un rendez-vous avec l'histoire». Car, explique-t-on, c'est ce congrès qui a permis un consensus national à travers une plateforme politique et la mise en place des instances de la Révolution algérienne. Le sens capital de ce congrès réside dans la nature politique et contractuelle d'une stratégie de libération nationale. Et c'est justement lors de cet évènement, ajoute le FFS, qu'«a été affirmé le principe du primat du politique sur le militaire. Un principe qui demande toujours à être respecté et appliqué». Conscient de la conjoncture internationale «complexe», il fait le parallèle avec un pays qui vit une étape «difficile et périlleuse», et il tient à célébrer avec «force» cet anniversaire qui, selon lui, peut constituer une occasion de «revivifier et de renouveler l'esprit d'indépendance, l'esprit patriotique et l'espérance démocratique de notre peuple». A. B.