La manifestation se poursuivra jusqu'au 23 août prochain avec au programme des soirées animées par des artistes et poètes venus de Béchar, Laghouat, Chlef, Relizane, Tiaret et Alger pour interpréter et déclamer les meilleurs œuvres des genres melhoun et bédoui. La 4e édition du Festival national du melhoun, dédié à Sidi Lakhdar Benkhelouf, a été donné, samedi passé, à la maison de la culture «Ould Abderrahmane-Kaki» de Mostaganem, en présence d'artistes et poètes versés dans les genres bédouin et chaâbi ainsi que des représentants des autorités locales. La cérémonie d'ouverture, coïncidant avec la célébration de la Journée nationale du moudjahid le 20 août, a été marquée par la présentation de la chanson «el amana» interprétée par le chanteur chaâbi de la ville de Mostaganem Abdellah Kheroubi et la déclamation d'une œuvre de la poétesse Wahida Tayeb-Benmehal. L'assistance a été conviée, ensuite, à suivre un documentaire sur l'itinéraire de Cheikh Djilali Aïn Tedeles, l'une des figures marquantes de la chanson bédouine. Cet artiste a été honoré, à l'occasion de ce festival, pour sa précieuse contribution à la sauvegarde du genre bedoui et à sa promotion. Une autre figure, Cheikh Hadj Bendenia sera également honoré, lors de ce festival. Les organisateurs veulent rendre hommage à cette personnalité, la première, à avoir collecté et conservé les qacidate du melhoun. Un documentaire reflétant cet apport sera projeté au cours de cette édition. Pour cette première soirée de ce festival, devant se poursuivre jusqu'au 23 du mois courant, le public a eu droit à un gala du chanteur algérois Hamidou et de Cheikh Chigueur, d'Aïn Tedeles, versé dans le genre bédoui. Il est à rappeler qu'avant l'ouverture de ce festival, les invités ont été conviés à visiter une exposition regroupant les œuvres des artistes peintres natifs de Mostaganem, comme celles du défunt Mohamed Khedda, Hadj Bouferma et Djilali Grine. Durant ce festival, des artistes et poètes venus de Bechar, Laghouat, Chlef, Relizane, Tiaret et d'Alger se succèderont sur la scène de la maison de la culture pour interpréter et déclamer leurs meilleurs œuvres au grand plaisir de milliers d'admirateurs des genres melhoun et bédoui. Le programme du festival comporte également des conférences sur ces genres ancestraux bien ancrés dans la société. Il est prévu également l'édition d'un recueil de 165 qacida de Sidi Lakhdar Benkhelouf, dans le but de faire connaître les œuvres de cette figure et les mettre à la disposition des chercheurs et du simple citoyen intéressé par cet héritage séculaire. Sidi Lakehal Ben Abdallah ben Khelouf, prince des bardes du Dahra, plus connu sous le nom de Sidi Lakhdar Benkhlouf, a vécu au 16e siècle et fut un brillant louangeur du Prophète et s'est spécialisé dans le Madih. Son renom qui a dépassé les limites du pays des Beni Chougran et de Mascara où il a vécu est dû à la fécondité de son talent et aux pièces élogieuses qu'il a composées en l'honneur du Prophète et à un poème divinatoire du genre Malahim. Selon la légende, le Prophète lui aurait dit en songe de changer son prénom El Akhal (Noir) en Akhdar (vert). Sa famille, originaire de Seguiet El Hamra, s'est établie dans le Dahra, chez les Maghraouas, au 14e siècle. Né dans les campagnes du Dahra, le jeune Belkacem Lakhdar Ben Abdallah Benkhelouf apprit, très jeune le Coran par cœur. Abdallah passa toute sa jeunesse à Mazagran (localité située dans la banlieue de Mostaganem) et participa à la bataille qui porte ce nom contre les Espagnols et qui a eu lieu le 26 août 1558. Dans une qacida célèbre, il relata avec précision les péripéties de cette bataille. Après la cinquantaine, il entreprend un voyage à Tlemcen où il se rendit auprès de Cheikh Abou Mohamed Abdelhak Ben Abderrahamane Ben Abdellah El Azdari El Ichbili, plus connu sous le nom de Sidi Boumediene. Après ce contact intellectuellement très fructueux, le poète s'imprégna du mouvement religieux existant à l'époque et va de ce fait se consacrer entièrement au culte, à la dévotion et à la spiritualité. S. B./APS