La rentabilité est désormais une exigence incontournable pour permettre à la culture de garantir son autonomie financière et d'assurer la pérennité de la production et de l'animation. Les acteurs culturels seraient, dès lors, mieux pris en charge pour travailler sur toute l'année. Aujourd'hui, nos artistes restent suspendus aux grandes occasions. Ils vivent, le reste de l'année, sur leurs maigres prestations durant le mois de ramadhan et la saison estivale. Nos créateurs les plus prolifiques, accablés par cette paralysie, se sont exilés pour exercer pleinement leur talent sous des latitudes plus clémentes. Les promoteurs étrangers seraient aussi intéressés pour produire, tourner des films et effectuer des tournées en Algérie. Le temps est venu d'encadrer un peu tout cela pour leur permettre de travailler dans la légalité et la transparence. En somme, les artistes et les organisateurs de spectacles attendent beaucoup de cette réforme pour s'émanciper, faire de nouvelles découvertes et se frotter à d'autres cultures. L'idée, en elle-même, est généreuse. Son impact et son efficacité restent, toutefois, tributaires de l'exécution, du suivi et de l'appui qui lui seront effectivement réservés sur le terrain. Le ministère de la Culture s'apprête à revoir, encore une fois, les textes réglementaires régissant le théâtre et le cinéma afin d'inciter les investisseurs privés à se lancer dans le secteur. Une batterie de textes et de décrets exécutifs est en voie de parachèvement, en vue de réorganiser les statuts des théâtres et des coopératives théâtrales dans le but de «garantir un encadrement juridique à ceux ayant opté de travailler en dehors des entreprises et des établissements publics du théâtre», a révélé le premier responsable du département de la culture, Azzedine Mihoubi, jeudi dernier au cours d'une visite de travail dans la wilaya de Boumerdès. Concernant le cinéma, le ministre a aussi annoncé la révision de la loi de 2013, en la rendant «plus flexible et on y introduisant des incitations attractives pour l'investissement privé», a-t-il souligné. Au mois de novembre dernier, le ministre avait indiqué, en marge d'un colloque dédié au romancier Abdelhamid Benhadouga à Bordj Bou Arréridj, qu'un groupe de quatre investisseurs avait sollicité ses services pour la mise en place et le développement d'une cité du cinéma. «D'autres hommes d'affaires ont contacté le ministère pour demander des informations sur ce genre de projets», avait-il ajouté par la même occasion. Il fallait, donc, élaborer les lois qui vont régir cet investissement privé tant attendu. Il s'agit, à priori, d'une réforme essentielle pour soustraire assurément la culture de la dépendance totale des budgets publics. Le recul notable des subventions de l'Etat a amené les autorités à envisager une sortie de crise pérenne, en appelant les hommes d'affaires, les sponsors et les mécènes, nationaux et étrangers, à s'investir dans ce domaine prometteur. Toutefois, l'Etat maintiendra toujours son soutien à la création et aux arts, mais dans une proportion bien précise. «Le ministère participera à la production d'œuvres cinématographiques aux côtés d'autres partenaires», rassure Mihoubi en soulignant la disponibilité de son département à prendre en charge «des films de jeunes à petit budget». Les attentes du public algérien en la matière sont bien réelles. Dans toutes nos villes, les passionnés et les familles sont toujours à l'affût d'événements culturels pour sortir de la routine, faire des rencontres, s'instruire et passer d'agréables moments. La demande est, en quelque sorte garantie, pourvu que l'organisation soit à la hauteur des attentes. Des établissements privés, comme les hôtels et les complexes touristiques, sont aussi en quête de prestataires sérieux dans ce registre de l'animation culturelle et du loisir. Il y a, donc, de la place pour un investissement privé qui serait rentable et dynamique. C'est cette rentabilité qui est justement recherchée pour permettre à la culture de garantir son autonomie financière et d'assurer, au bout du compte, la pérennité de la production et de l'animation. Les acteurs culturels seraient, dès lors, mieux pris en charge pour travailler sur toute l'année. Aujourd'hui, nos artistes restent suspendus aux grandes occasions. Ils vivent, le reste de l'année, sur leurs maigres prestations durant le mois de ramadhan et la saison estivale. Nos créateurs les plus prolifiques, accablés par cette paralysie, se sont exilés pour exercer pleinement leur talent sous des latitudes plus clémentes. Les promoteurs étrangers seraient aussi intéressés pour produire, tourner des films et effectuer des tournées en Algérie. Le temps est venu d'encadrer un peu tout cela pour leur permettre de travailler dans la légalité et la transparence. En somme, les artistes et les organisateurs de spectacles attendent beaucoup de cette réforme pour s'émanciper, faire de nouvelles découvertes et se frotter à d'autres cultures. L'idée, en elle-même, est généreuse. Son impact et son efficacité restent, toutefois, tributaires de l'exécution, du suivi et de l'appui qui lui seront effectivement réservés sur le terrain. K. A.