Le géant pétrolier français Total a annoncé hier la suppression de 306 postes en France d'ici à 2012 dans la pétrochimie, et devait en annoncer entre 200 à 300 autres dans le raffinage, ont affirmé les syndicats. Le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a immédiatement fustigé ce choix «scandaleux», emboîtant le pas aux syndicats qui avaient dénoncé par avance une décision mal venue alors que le groupe a engrangé plus de 14 milliards d'euros de bénéfices en 2008. «En cette période de crise, beaucoup d'entreprises sont dans des situations dures, ne font plus de bénéfices, ont des chiffres d'affaires dégradés et font pour autant tous les efforts possibles pour garder leurs salariés, notamment dans les PME [petites et moyennes entreprises]. Qu'un groupe comme Total qui fait plusieurs milliards de bénéfices ne soit pas capable dans cette période d'avoir un comportement exemplaire en termes d'emploi me reste en travers de la gorge», a-t-il lancé. Selon lui, «Total ferait mieux pour son image d'essayer d'avoir un comportement exemplaire en disant en cette période de crise, on garde tout le monde, on ne fait pas de suppressions d'emplois. Ils feraient mieux de corriger leur comportement rapidement». La direction de Total Petrochemicals France (TPF), regroupant les activités pétrochimiques de Total en France, a annoncé hier la suppression de 306 postes, lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire.