Quelques instants seulement après l'annonce des résultats de la présidentielle, la réaction de la presse étrangère ne s'est pas fait attendre. Plusieurs organes de presse de différents pays ont mis en ligne les premiers chiffres annoncés par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le journal français du soir le Monde a titré hier : «Le président Bouteflika s'est fait plébisciter.» «Le taux de participation […] a été annoncé dès la fermeture des bureaux de vote, jeudi soir. Il est de 74%, d'après le ministère de l'Intérieur. Largement supérieur aux 58% de participation de la présidentielle de 2004», analysait le rédacteur de l'article du Monde. Libération, de son côté, souligne «Bouteflika officiellement réélu». Lequel précise au passage qu'il «s'agissait d'un plébiscite plus que d'une élection». «Bouteflika gagne le pari de la participation», note le Télégramme dans son édition électronique, expliquant que «le chef de l'Etat sortant Abdelaziz Bouteflika, grandissime favori, a donc d'ores et déjà gagné son pari en obtenant une participation conséquente et conforme à ses souhaits pour asseoir son troisième mandat». Même si le taux de participation a volé la vedette dans de nombreux articles, il n'en demeure pas moins que certains canards ont consacré des espaces considérables pour les projets qui attendent le président de la République lors de son prochain quinquennat. C'est ainsi que le Monde a parlé des promesses du chef de l'Etat, notamment «un nouveau plan de développement de 150 milliards de dollars (114 milliards d'euros) sur cinq ans, la création de trois millions d'emplois et la construction d'un million de logements». «Ces engagements ont créé une forte attente», appuie le journal. Le magazine Jeune Afrique, pour sa part, analyse la victoire du président Bouteflika avec un petit coup d'œil pour les attentes du peuple. Il estime que «les Algériens n'ont pas délivré un chèque en blanc à l'hôte d'El Mouradia, la présidence. Car, s'ils ont fait le choix de la stabilité, c'est surtout pour que les réformes menées jusqu'ici aillent enfin à leur terme. Et à un rythme plus soutenu. Le choix était simple : un changement radical de cap, à la russe, donc un saut dans le vide. Ou la poursuite de qui a été entamé en 1999, malgré les critiques sur la lenteur des changements entrepris». Jeune Afrique dans son article intitulé «Les leçons d'une élection» a également ouvert un autre débat. Il a noté que «l'Algérie entre maintenant dans une période charnière de son histoire. La génération de la guerre d'indépendance, au pouvoir, arrive en fin de parcours. Son plus grand défi : transmettre le témoin à une jeunesse qui représente 70% de la population du pays. Et proposer un véritable projet de société aux Algériens. Un projet dans lequel la majorité d'entre eux se reconnaîtraient». S. B.