Notre sélection nationale a réussi une excellente entame de la CAN de handball avec une série de larges victoires contre des équipes de calibres différents. Si l'Angola, appuyée par des professionnels, a résisté quelque peu, la Côte d'Ivoire, le Congo et le Maroc, en revanche, ont volé en éclats. Après le nul face à la Tunisie et la production d'un handball de bonne facture, cette performance aurait normalement dû libérer les joueurs algériens. Malheureusement, cette réussite a eu l'effet inverse sur le plus clair des garçons. Faut-il souligner que la pression était très forte en dépit de toute la sollicitude psychologique dont ils ont fait l'objet. Mais l'essentiel pour eux a été la production haut de gamme et la qualification au Mondial 2011 en Suède, qui leur a permis de garder intacte l'image de 'Algérie nation de handball et de détenir toutes les cartes maîtresses pour le Mondial suédois. L'expérience, eu égard à l'âge des nouveaux sélectionnés, a certes fait défaut, mais l'objectif escompté a été atteint et c'est ce qui compte le plus à ce stade crucial de la compétition. A quelques minutes près, l'Algérie aurait été qualifiée directement sans attendre le dénouement des autres rencontres. Cependant, il ne faut rien regretter, mais on doit se rendre compte de ce que représente le fait de vivre des derbies sous tension. Un incroyable stress qui aurait pu mal se terminer, n'était la volonté des joueurs de s'accrocher au résultat, qu'ils ont pu assurer dès les premières minutes de cette partie. Cela donne, en fin de compte, à la rencontre face aux grosses cylindrées toute son importance. Après le nul réalisé face aux Aigles de Carthage, nous avions salué la naissance d'une nouvelle couvée qui a donné de véritables gages de sa valeur. Mais nous avions souligné qu'une performance n'en est une que dans le cas où l'on est amené à la répéter plusieurs fois de suite. L'équipe d'Algérie a réussi en partie cette performance. Elle a bien sûr assuré sa présence en Suède (et c'est l'essentiel), mais aussi affirmé sa personnalité. L'équipe, en dépit de quelques absences qui n'ont en rien influé sur le rendement global, a paru homogène et surtout compétitive, moyennant encore quelques retouches. Cela nous amène à dire que les choix ont été bons, en dépit de quelques insuffisances qui pourront être surmontées, dans le cas où les joueurs seront en mesure de jouer encore plus souvent ensemble. Les prochains regroupements dans le cadre de matches amicaux en seront certes une occasion, à condition que tout le monde puisse répondre présent, les professionnels surtout. Nous connaissons en effet les difficultés qu'éprouvent nos les handballeurs algériens à se libérer pour les rencontres amicales, mais une formation hybride ne donnerait aucun sens aux tests, qui devraient mettre au point davantage les rouages d'une équipe en devenir. Face aux Egyptiens, aidés par un arbitrage maison, notre sélection s'est très bien battue, la formation algérienne a su plier sans rompre, lorsque, désorientée par un arbitrage farfelu, devant un adversaire plus vif sur les actions, elle a pris le jeu à son compte. La défense, bien aidée par le repli des hommes du milieu et même par les ailiers, a su contenir les Pharaons et les Aigles de Carthage dans une prise où ils n'ont pu avoir les meilleures conditions de trouver la touche finale pour concrétiser. En effet, les adversaires ont accaparé la balle durant un bon moment, juste après l'ouverture du score, mais le déploiement des Fennecs sur le terrain et la bonne couverture des zones délicates ont épargné les sueurs froides à Abdelmalek Slahdji, élu à l'occasion de cette CAN meilleur gardien. Il n'en demeure pas moins que les nombreux ratages qui ont jalonné les matches d'envergure donnent une idée précise de ce qui reste à faire par le staff technique. Cette équipe est maintenant en grande partie constituée, motivée par les perspectives qui s'offrent à elle, sensibilisée par l'enjeu, et a besoin de concentration lors de la touche finale. C'est au métier des joueurs que l'on doit maintenant s'adresser. Ils doivent confirmer leur statut et offrir à leur équipe ce qui a fait d'eux des éléments choisis parmi tant d'autres. L'efficacité face au but reste donc à soigner car la touche finale n'est pas encore un point fort et du travail reste à faire. Pour espérer aller plus loin lors du prochain Mondial, il faut absolument cquérir cette qualité qui fait la différence entre une équipe d'exhibition et une équipe de combat. Y. B.