Pour la première fois depuis 2003, aucun club anglais ne participera aux demi-finales de la Ligue des champions, une faillite collective des équipes de Premier League qui semble tout de même être plus un accident de parcours que le début d'un véritable déclin. Après Liverpool, éliminé dès la phase de poule par Lyon et la Fiorentina, Chelsea, sorti au stade des huitièmes de finale par l'Inter Milan (1-2, 0-1), et Arsenal, dominé par le FC Barcelone en quart de finale (2-2, 1-4), Manchester United est tombé mercredi dernier face au Bayern Munich (1-2, 3-2) au même stade de la compétition et n'a pas pu sauver l'honneur du football anglais. Le champion d'Europe 2008, également finaliste en 2009, est sorti par la petite porte après avoir notamment gâché un avantage de trois buts lors du match retour. Son élimination a confirmé la faillite cette saison des clubs de Premier League. Depuis 2005, au moins une équipe anglaise avait toujours été présente lors de la grande finale du mois de mai. Aucun autre pays n'a dominé l'Europe comme l'a fait l'Angleterre ces dernières années. Cette fantastique série a donc pris fin comme tous les cycles de ce genre. Et il y a plusieurs explications à ce phénomène. Cette saison, les clubs d'outre-Manche sont tombés sur plus fort qu'eux : Liverpool, médiocre, a été battu à domicile par Lyon et la Fiorentina (2-1 à chaque fois), l'Inter Milan de José Mourinho a gagné sa bataille tactique contre Carlo Ancelotti et Chelsea, la persévérance et la ténacité munichoise ont eu raison de MU et l'extraordinaire Messi était bien trop fort pour Arsenal. Pour expliquer la baisse de régime actuelle anglaise, il faut également revenir sur le marché des transferts de l'été dernier où Liverpool et Manchester United n'ont pas su remplacer Xabi Alonso et Cristiano Ronaldo, partis au Real Madrid, et où Arsenal et Chelsea n'ont pas jugé bon de se renforcer de manière plus conséquente qu'avec le seul Vermaelen pour les Gunners et Zhirkov et les inconnus Sturridge et Turnbull pour les Blues. Mais cette faillite est aussi celle de leurs joueurs vedettes, battus dans leurs duels personnels avec les stars des autres championnats, : Wayne Rooney, Cesc Fabregas et Didier Drogba n'ont ainsi pas pu inspirer leur équipe contrairement à Arjen Robben, Lionel Messi et Samuel Eto'o, qui ont été décisifs. Alors que la Premier League semble être plus homogène que jamais, le niveau du Big Four s'en ressent cette saison. Pour remettre les choses dans l'ordre, on peut s'attendre à pas mal de mouvements cet été sur le marché des transferts, car MU, Chelsea et Arsenal n'ont clairement pas apprécié leur sortie prématurée. Toujours est-il qu'habitués à accompagner leur équipe jusqu'au bout de la C1, les supporteurs anglais vont, pour la première fois depuis longtemps, se consacrer uniquement à suivre la fin de leur championnat national.