La mission de toute chaîne de télévision générale est définie par le triptyque information-éducation-distraction. Même la répartition des programmes sur ces trois volets est établie sur la base d'études d'impact et d'audience (on ne programme pas une émission destinée aux enfants à une heure où ceux-ci devraient être au lit). Evidemment, l'audience d'une chaîne dépend de la qualité de ses émissions et de ses programmes, paramètre déterminant, surtout en ces temps où la communication s'est mondialisée et globalisée, rendant la concurrence mortelle pour les chaînes qui ne sauraient se mettre à niveau et répondre à la demande du téléspectateur. Qu'en est-il de notre seule et unique chaîne de télévision nationale ? Une première réponse est donnée par la multiplication des antennes paraboliques qui fleurissent sur les toits, même ceux en tôle ondulée. On se souvient encore de l'ambiance de deuil qui s'est abattue sur le pays quand toutes les chaînes étrangères, européennes principalement, avaient décidé de crypter leurs programmes et que les hackers n'arrivaient pas à «craquer» le code de cryptage. On voyait les gens courir avec leurs démodulateurs numériques d'un technicien à un autre avec l'espoir de trouver la carte à puce miracle qui ouvrirait toutes les chaînes. Pourquoi ? Les réponses diffèrent. «Ce n'est pas sur l'unique que tu pourras voir un beau match de foot, un bon film ou des informations plus au moins crédibles», dira ce quinquagénaire. «Les chaînes arabes diffusent des films et des séries que je ne pourrais jamais voir sur notre chaîne», ajoutera cette femme. «J'adore les chaînes de dessins animés. Dommage, on ne peut plus les voir», se lamente la petite fille qui l'accompagne. «Honnêtement, est-ce que l'ENTV peut nous offrir des documentaires, des films, des programmes pour enfants, des enquêtes et des émissions spécialisées de la qualité de ceux qu'on voit sur les chaînes étrangères ?», demande un jeune étudiant qui résume en fait le point faible de la chaîne nationale : la qualité des programmes et des émissions qui la composent. La multiplication des antennes paraboliques et l'explosion des ventes de DVD et DiVX de films et de dessins animés piratés - vendus au vu et au su de tous-, sont des signes qui ne trompent pas. L'Entreprise nationale de télévision (ENTV) qui a changé de nom pour devenir Entreprise publique de télévision (EPTV), aurait pu, aurait dû penser d'abord à changer de vision, de stratégie et sa conception de la mission d'une chaîne de télévision générale… publique ou privée ne devra être au final qu'un statut soumis à un cahier des charges qu'une autorité, qui reste à définir et à mettre en place, devra faire appliquer et respecter de la manière la plus stricte. H. G.