Les ministres arabes des Affaires étrangères se sont réunis au sein de la Ligue arabe. L'ordre du jour portait sur la manière dont ils devaient répondre à l'agression sioniste contre la Flottille de la liberté qui transportait des pacifistes décidés à briser le blocus israélien contre Ghaza pour faire parvenir des aides humanitaires aux Ghazaouis. Il est évident que personne ne s'attendait à ce que l'institution dirigée par Amr Moussa sorte avec des décisions fermes, inflexibles, à même d'influer sur le cours des événements et obliger Netanyahu à lever le blocus de Ghaza. Les conclusions de la rencontre sont édifiantes. Elles renseignent sur l'incapacité des pays rabes à adopter une position commune. En effet, les chefs des diplomaties des pays arabes ont décidé de faire des propositions au Conseil de sécurité si d'ici au mois de septembre prochain le blocus n'est pas définitivement levé. Grave décision s'il en est. Et comment en serait-il autrement quand on sait que la Ligue arabe est présidée par une personnalité dont le pays impose un autre blocus à la population de Ghaza en fermant tous les passages par lesquels elle peut acheminer les produits alimentaires et des matériaux de construction, et en érigeant un mur en acier, qualifié à juste titre de mur de la honte. Comment en serait-il autrement quand on sait que l'institution est dirigée par une personnalité dont le pays a normalisé ses relations avec l'entité sioniste et qui s'est érigé depuis quelques années en tuteur de l'ensemble du peuple palestinien, négociant à sa place et pas forcément en sa faveur. D'autres Etats, faisant partie de la Ligue, entretiennent également des relations commerciales ou politiques avec les sionistes. Il n'est donc pas dans leurs intérêts de les froisser. Tout le monde sait qu'à partir du moment que la position de l'administration Obama reste immuable, et qui plus est a refusé ne serait-ce qu'une condamnation à demi-mot de la sauvagerie de lundi dernier, toute autre démarche s'avèrerait infructueuse. Pourtant, rien n'empêche les pays arabes, du moins ceux qui entretiennent des relations avec les agresseurs, d'adopter les mêmes positions que les Etats d'Amérique latine, à savoir, le Venezuela d'Hugo Chavez qui a rompu ses relations avec Israël en janvier dernier, au lendemain du massacre de Ghaza, ou encore la Bolivie et le Nicaragua. Ce, d'autant que les relations profitent beaucoup plus à l'entité sioniste. Mais ils ont préféré faire l'autruche pendant que la population de Ghaza subit les affres de l'occupation, la misère et la faim. Ils se contentent de se donner bonne conscience en se réunissant pour du verbiage. F. A.