Inquiétante est la pente inflationniste que connaît l'économie nationale et dont a fait mention le Premier ministre, lors la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement. 5,7% de taux d'inflation en 2009, c'est une décimale à problème, brouillant ainsi un tableau indiciaire au vert étalé devant l'Assemblée. Cette inflation galopante, c'est une conséquence produite par la colossale masse monétaire mise dans le circuit économique, par la «dynamique» des investissements et par «la hausse» des salaires. L'Etat a injecté, ces dernières années, des investissements massifs dans différents secteurs d'activité, le BTPH et la pétrochimie en tête. La production devant correspondre à ces investissements se fait cependant attendre, des projets ayant été lancés puis repoussés. La masse salariale grossie, suite aux augmentations successives décidées, ces dernières années, par le gouvernement, ne pouvait, elle également, que stimuler cette inflation. La majoration des gains salariaux est une nécessité, fût-elle incommode, du point de vue économique. L'Etat ne devait pas continuer à piocher dans les poches des ménages pour remodeler la fiscalité ordinaire, à tailler dans leurs comptes, à faire avec des analyses, souvent subjectives, avancées par les institutions financières internationales, des structures exagérément regardantes sur les dépenses publiques, sur les salaires. Le FMI, pour l'exemple, ne voyait pas d'un bon œil le relèvement des salaires opéré par l'Algérie. Et il l'a fait savoir, en évoquant le fait que le réaménagement des salaires devait évoluer en fonction de la croissance hors hydrocarbures. Qu'à cela ne tienne ! L'inflation a été engendrée aussi par une forte spéculation sur les prix des produits agricoles frais. Ceux-ci -pour donner juste un ordre de grandeur- avaient enregistré en 2009 une hausse moyenne de plus de 5%, provoquant une inflation débridée de l'ensemble de la filière agricole, viandes blanche, rouge et poissons également. Cette situation a fait et fait encore polémique ; le gouvernement n'arrive toujours pas à remettre de l'ordre dans les marchés, malgré la batterie de lois qui ont été mises en œuvre ou qui sont encore en élaboration. Pourtant, le taux d'inflation a été inhibé, au cours des dix dernières années. Il a été établi à 4,4% en 2008 et à 3,45% en 2007, par exemple. Il a été parmi les paramètres maîtrisés, dans le processus d'application des ajustements structurels initié au début des années quatre-vingt-dix. Y. S.