La sélection algérienne, qui a écopé du groupe le plus relevé, s'est pourtant honorablement acquittée de sa mission, ne s'inclinant à chaque fois que sur la plus petite marge. Même si le coach algérien Azzedine Chih envisageait de jouer à fond une place au sein du carré d'as, le réel objectif était de progresser et d'acquérir plus d'expérience pour une équipe jeune, formée de joueuses prometteuses et au talent reconnu. Le hasard n'est forcément pour rien dans la métamorphose d'une équipe nationale jeune qui parvient, de plus en plus, à dégager un mélange de satisfaction et de sérénité. Nous sommes certains qu'elle aura encore des choses assez exceptionnelles à inventer, bien au-delà de ce qui lui est demandé. Ce qui retient vraiment l'attention chez les camarades de Naïma Bouhenni, ce n'est pas seulement le résultat ou le rendement sur le terrain. C'est, en quelque sorte une philosophie de jeu, d'attitude et de comportement. Une source de libération et d'épanouissement. Une vocation, une morale. On voit rarement des équipes jeunes en disposer. Mais la formation algérienne ne cesse de le confirmer, surtout que ses ambitions, notamment celles de son entraîneur, ne sont pas seulement indexées en termes de résultat, mais aussi d'attitude et de conviction. Une pareille option est d'autant plus logique qu'elle se démarque de l'exigence et de la contrainte du résultat. Avec le temps, cela a fini par favoriser l'émergence d'un comportement spécial et de priorités particulières. Au fait, la sélection algérienne dames donne l'impression de pouvoir se protéger de toutes les pressions et de tous les conditionnements. Les épreuves auxquelles elle est confrontée aujourd'hui sont avant tout une responsabilité avant d'être une opportunité. Ses différents matchs sont empreints du jeu plus que de l'enjeu. Ce que vit actuellement la formation championne arabe des nations ne saurait, de toute évidence, ressembler à ce qui avait précédé lors des saisons écoulées. Il y a justement comme une sorte de motivation nouvelle, voire exceptionnelle dans le rendement qu'elle laisse entrevoir d'un tournoi à un autre. A travers ce qu'elle ne cesse de confirmer dans le jeu et dans le comportement, elle serait encore capable d'aller très loin, aussi loin que pourrait lui permettre son intérêt pour le jeu, pour l'inspiration, pour la créativité. Une façon bien particulière pour ne pas douter et surtout être convaincu de ses moyens et de ses arguments. Ici et là, il y a un pouvoir assez particulier pour se transcender. Pour forcer les choses, comme le confirme Safia Bnegueddoudj, «notre objectif principal était de progresser, d'apprendre et de laisser une bonne impression aux observateurs extérieurs. Nous avons fait de bons matchs. Ce que j'ai retenu, personnellement, c'est que dans des compétitions comme celle-ci, le physique compte beaucoup car l'opposition est très costaude. L'esprit d'équipe est également un paramètre important ainsi que la solidarité», a déclaré à ce propos la joueuse de l'AS Saint-Etienne. «On ressort de la compétition grandies ‘'footballistiquement'' parlant et aussi sur le plan personnellement. Notre prochain objectif est désormais la qualification pour les Jeux africains», dira encore l'internationale algérienne, concluant son propos en déclarant : «Je suis très fière d'avoir joué ma première CAN. Cela restera un grand souvenir pour moi. J'ai hâte de pouvoir reprendre part à la prochaine CAN inch'Allah.» H. C.