La communauté internationale célébrait, hier, le 50e anniversaire de l'adoption de la résolution 1514 par l'Organisation des Nations unies, laquelle consacre le droit des pays et peuples colonisés à l'autodétermination et à l'indépendance. L'opportunité de se rappeler que si cette importante résolution a pu voir le jour, c'est essentiellement au prix fort cher payé par les Algériens en vue de recouvrer leur souveraineté lorsqu'ils l'ont fait savoir en se soulevant, de manière spontanée et énergique, en ce jour historique du 11 décembre 1960. Quatre jours plus tard, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté, lors de sa 15e session, la résolution 1514 portant Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés. Cette adoption, faut-il aussi le souligner, s'inspire essentiellement de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, de même qu'elle a couronné la lutte menée inlassablement par d'autres peuples soumis au joug colonial pour la reconquête de leur libération. Symbolisant les sacrifices d'un peuple en vue d'accéder à cet idéal, l'Algérie devait accueillir, hier, une conférence internationale pour rappeler que la résolution 1514 «est toujours d'actualité pour permettre aux peuples d'exercer la plénitude de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels», pour reprendre la déclaration du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à la veille de cette rencontre. Car, si depuis l'adoption de ladite résolution, plus d'une centaine de territoires colonisés ont pu se libérer de l'oppression étrangère et que des territoires sous tutelle et non autonomes ont pu accéder à leur indépendance, il est encore des peuples qui n'en finissent pas de réclamer ce droit pour le moins légitime. Au nombre de seize, ce sont des territoires non autonomes, toujours en attente d'exercer leur droit à l'autodétermination, tels qu'inscrits dans l'agenda en suspens de l'organisation onusienne. C'est notamment le cas du Sahara occidental et de la Palestine, dont la résolution du conflit continue de dépendre d'enjeux politico-stratégiques prenant indéfiniment en otages ces peuples au mépris total de la légalité internationale. C'est en cela que l'Organisation des Nations unies est aujourd'hui interpellée pour mettre en œuvre la résolution en question, censée rendre justice à des peuples injustement spoliés de leurs libertés, de leurs terres et de leurs richesses comme cela a été possible avec d'autres peuples par le passé. Car, il est inconcevable qu'à mi-chemin d'un siècle depuis l'adoption de la résolution 1514, des peuples soient encore privés de leur droit indéniable à l'autodétermination parce que des Etats tiers en ont décidé ainsi. Dans un monde de plus en plus dominé par les forts, il existe tout de même des voix qui réclament que justice soit faite et que la parole soit donnée aux plus faibles, pour le propre intérêt de ces derniers, mais aussi pour le bien de toute l'humanité. M. C.