La sélection algérienne A' de football est sortie la tête haute en demi-finale du Championnat d'Afrique des nations 2011 (CHAN 2011) après sa défaite aux tirs au but devant la Tunisie, mardi au Stade international de Khartoum. Pour leur première participation au CHAN, les hommes d'Abdelhak Benchikha avaient largement les moyens de passer en finale face à un adversaire, certes, plus expérimenté mais loin d'être supérieur à l'équipe algérienne. «Sincèrement, l'équipe de Tunisie n'était pas supérieure à la nôtre. Il y avait de la place pour atteindre la finale, malheureusement, on n'a pas su tirer profit de notre large domination en seconde période», regrette le capitaine Abdelkader Laïfaoui. Face à un adversaire tunisien invaincu depuis le début du tournoi, les partenaires de Lazhar Hadj Aïssa ont complètement raté leur entame du match. Méconnaissables sur le terrain et dépassés par la fougue des Tunisiens, les Algériens allaient encaisser logiquement un but à la 19e minute par Gasdaoui, qui reprenait un centre de Dhaouiadi devant une défense statique. Mieux en jambes et bien en place sur le terrain, les protégés de Samy Trabelsi dominaient les débats en l'absence d'une réaction algérienne qui tardait à venir. «Nous avons mal entamé la partie. Nous avons joué une petite première mi-temps. Il faut reconnaître qu'on a joué face à une bonne équipe de Tunisie qui nous a posé beaucoup de problèmes. Peut-être que l'enjeu de la partie a fait que les joueurs n'ont pas eu leur rendement habituel», a indiqué le coach national à l'issue de la rencontre. Son adjoint Mohamed Chaïb a abondé dans ce sens. «On a été absents dans l'animation offensive et défensive. Il y avait beaucoup de déchets dans notre jeu», a-t-il précisé. Comme face au Gabon au premier tour, les Algériens ont attendu la seconde période pour réagir et prendre les choses en main. L'entrée en jeu de Hadj Aïssa à la place de Mustapha Djallit, effacé, a eu l'effet escompté sur le rendement de l'équipe algérienne. «On s'est repris en deuxième période. Nous avons dominé de la tête et des épaules. L'équipe s'est baladée sur le terrain. On a réussi à égaliser sur un joli but de Djabou, mais on n'a pas su concrétiser d'autres occasions lors de cette seconde mi-temps», a souligné Benchikha. Devant des Tunisiens acculés dans leur moitié de terrain et physiquement au bord de la rupture, les coéquipiers de Zemmamouche ont manqué le coup de grâce à plusieurs reprises. «Les joueurs ont tout donné, ils ont fait ce qu'il fallait faire. Nous avions des occasions pour tuer le match en deuxième période qu'on a laissées filer. C'est dommage d'être éliminé de la sorte», a déclaré avec amertume Fahem Bouaza qui a failli débloquer la situation sur un coup franc lointain lors de la première prolongation. Les Algériens qui tenaient tellement à jouer la finale du CHAN 2011 après leur parcours honorable, vont sans aucun doute le regretter longtemps après cet échec amer, même si le sélectionneur national a tenté de positiver. «Je suis satisfait de la prestation de mon équipe lors de cette compétition. Certes, les joueurs voulaient atteindre cette finale, malheureusement, il nous a manqué quelque chose. Personnellement, je n'ai aucun regret. Nous avons fait ce qu'il fallait faire», a affirmé Benchikha, qui compte bien tirer des enseignements de cette participation. «Il faut faire le bilan à la fin du tournoi et tirer les enseignements. On va discuter de l'avenir de cette équipe à tête reposée», a-t-il ajouté. Le Championnat d'Afrique des nations 2011 a permis aux joueurs locaux algériens, en quête de reconnaissance, de montrer l'étendue de leur talent et de démontrer ce qu'ils sont capables de faire dans une compétition continentale. «Dommage que l'équipe soitéliminée. On était sereins, confiants et volontaires, mais c'est ça le football. Il ne faut pas être sévère avec les joueurs qui ont fait beaucoup de sacrifices depuis plus d'un mois et demi. Je pense qu'ils ont réalisé un grand tournoi», a estimé Mohamed Chaïb. Des joueurs à l'image de Metref malgré sa «Panenka» ratée, Djabou, Hadj Aïssa, Lemmouchia, Zemmamouche et bien d'autres n'ont pas démérité lors de ce tournoi. Ils ont prouvé la valeur du joueur local, capable de faire aussi bien que le professionnel à condition de l'encourager, de lui faire confiance et de le mettre dans les meilleures conditions. «Les joueurs locaux doivent prendre conscience qu'ils sont capables de faire de bonnes choses. Ils ont simplement besoin de confiance, d'encouragement et d'être aimés. L'équipe A' est l'antichambre de l'équipe première, c'est l'avenir, il faut miser sur elle», a souligné Lemmouchia.